Tipiak plombé par la hausse des matières premières
Retrouver la croissance sur l'activité « sec » (croûtons, aides pour cuisiner, plats céréaliers) était la principale préoccupation de Tipiak ces dernières années. C'est chose faite : les ventes du secteur sec ont progressé de 5,2 % l'an dernier. Sur le secteur « froid » (traiteur pâtissier, plats cuisinés surgelés), Tipiak a connu une nouvelle fois une belle croissance (+15,2%), grâce au dynamisme des ventes des circuits spécialisés surgelés (+26%) et à la reprise des ventes en GMS (+4%). En plats cuisinés surgelés, Tipiak s'est spécialisé sur des créneaux de niche plutôt haut de gamme -entrées fruits de mer, sauces, galettes, brandades- sur lesquels il occupe une position incontestable de leader. Une stratégie qui lui cause actuellement quelques déboires du fait de la hausse des coûts des produits de la mer (noix de Saint-Jacques et morue).
Malgré une constitution de stocks préalables et une petite répercussion sur les tarifs dans le cas spécifique de la morue, les résultats de Tipiak ont été fortement affectés par cette conjoncture de marché. Vendredi, le groupe a annoncé un chiffre d'affaires de 138,4 M Eur (+11,6%) en 2006 pour un résultat opérationnel de courant de 7,1 M Eur (en recul de 9 % par rapport à l'année précédente). Pour réduire ces pertes, Tipiak cherche à davantage diversifier ses sources d'approvisionnements. « Nous avons aussi travaillé sur le rééquilibrage des recettes », confie Hubert Grouès, président-directeur général, qui ne nie pas réduire parfois le taux d'incorporation des produits de la mer si le consommateur s'y retrouve au niveau gustatif. Le patron de Tipiak note une certaine détente sur les noix de St Jacques début 2007 mais ne cache pas ses préoccupations concernant la volatilité des matières premières en général.
« Les produits secs ne sont pas à l'abri »
« Le « sec » n'est pas à l'abri. Le blé est en forte augmentation par ricochet du maïs et cette hausse peut avoir un impact sur le blé dur et la fécule de manioc. Aux fluctuations du marché se conjuguent parfois des alertes sanitaires (comme sur le riz OGM en provenance des Etats-Unis l'an dernier). C'est pourquoi nous cherchons à diversifier nos activités pour être moins dépendants d'une matière première », ajoute Hubert Grouès. Après sa diversification récente dans les croûtons, Tipiak n'exclut pas une nouvelle croissance externe sur le secteur « sec ».
Pour son activité froid, l'entreprise n'envisage pas d'acquisitions mais investit actuellement dans son outil de production afin de répondre à la forte croissance des volumes surtout en traiteur-pâtissier (+19,3% des ventes en 2006). La saturation du site de Pont-Château (Loire-Atlantique) a gêné la progression de Tipiak l'an passé. 15 millions d'euros y sont investis dès cette année pour agrandir de deux tiers les locaux.