Terrena voit l’avenir plus sereinement
L’ambiance était sereine parmi les 300 délégués responsables des activités de la coopérative et responsables des bassins de vie qui ont assisté à l’assemblée générale de Terrena au Parc expo de Cholet (49) le 15 juin. Le climat n’avait plus rien à voir avec celui qui régnait dans les jours précédents l’AG l’an passé quand Christophe Beautrais, représentant des Jeunes Agriculteurs, avait signé un communiqué avec Christiane Lambert, présidente de la Fdsea, et Jean-François Cesbron président de la Chambre d’Agriculture du Maine-et-Loire, pour appeler les dirigeants et les délégués à privilégier « le sens de l’intérêt général et la responsabilité plutôt que l’affrontement ». Les commissaires aux comptes qui ont validé les résultats économiques (cf LM du 10 mai) ont même tenu à préciser que les chiffres n’exprimaient pas toute la volonté du conseil d’administration de se tourner vers l’avenir.
Avec la filière volaille et Gastronome qui redressent la barre, c’est tout le groupe qui respire. «Le résultat net consolidé du groupe, tient à préciser Gérard Baranger, directeur, passé de 8,6 millions d’euros à 25,9 millions d’euros cette année est plus proche de nos objectifs.»
La paille et le gain
L’avenir passera sans doute par le maintien des volumes, une meilleure prise en compte de l’adhérent dans sa relation globale avec Terrena notamment pour le pôle animal et grandes cultures, l’innovation pour le pôle agroalimentaire et pour le pôle filières végétales et distributions spécialisées avec une implication forte dans le pôle végétal d’Angers Végépolys. L’avenir, c’est aussi l’opportunité du développement durable, un sujet qui devrait alimenter les discussions au sein des différents groupes de travail. Jean-Pierre Tillon, directeur de recherche d’In Vivo, est venu présenter de façon très complète cet enjeu qui est une nouvelle façon d’organiser notre société. «Dans le développement durable, il ne s’agit pas seulement d’environnement mais aussi d’économie et de social,a-t-il expliqué. Tout peut changer. C’est une nouvelle dynamique collective où l’on doit apprendre à mutualiser ses compétences et ses coûts même avec ses concurrents ».
Et le chercheur de citer le cas du prix du blé en 2006 et de sa répercussion sur le coût de l’alimentation animale. Le sujet a été largement évoqué vendredi, un adhérent déplorant que le prix du blé rémunéré pour l’adhérent ait augmenté de 10 % chez Terrena tandis que le coût de l’alimentation animale a progressé de 20 % pour l’éleveur.
Cette AG a montré une fois de plus l’impact des échanges mondiaux sur la réalité quotidienne mais dans le bon sens cette fois. Les surfaces de production de semences de maïs sont passées de 2 200 ha à 2 800 ha. « Mais nous avions des demandes pour 4 000 ha », assure Olivier Chaillou, responsable du pôle filières spécialisées. Les semenciers, mécontents de la qualité des semences produites dans les Pays de l’Est rapatrient leurs surfaces en France. Et les « farmers » aux Etats-Unis cultivent désormais toute leurs surfaces de maïs pour l’éthanol (60 usines ont été construites dans l’Illinois).