Tensions sur le saumon prévues pour Noël
La Commission européenne vient de répondre au souhait du Royaume-Uni et de l’Irlande en adoptant des mesures de sauvegarde provisoires entre le 15 août 2004 et le 6 février 2005 sur les importations de saumons d’élevage des pays tiers (avis paru au JO du 25 août 2004), à l’exception du Chili.
Cette décision concerne tout particulièrement les importations de saumons frais de Norvège qui comblent un peu moins des deux tiers des besoins des industriels européens et deux tiers des besoins de l’industrie française spécialisée dans le fumage.
Bruxelles impose un contingent tarifaire de 163 997 tonnes sur les produits originaires de Norvège, de 22 230 tonnes pour les produits originaires des îles Féroé et de 20 108 tonnes pour les produits originaires des autres pays tiers. Au-delà de ces contingents, le droit additionnel est établi à 522 euros/tonne pour les produits importés en filet et à 722 euros/tonnes pour les produits entiers.
Les industriels français représentés par l’Adepale (association des entreprises de produits alimentaires élaborés) estiment que le contingent imposé sur le saumon norvégien est trop faible de 15 000 à 20 000 tonnes. « Les Allemands et les Danois sont d’accord avec nous. Le contingent devrait être dépassé en fin d’année, au moment où on en a le plus besoin », a confié aux Marchés le porte-parole de l’association.
La mise en place de ces mesures administratives a, en outre une autre conséquence qui est de rendre plus difficile la mise en place de contrats à long terme.
L’Adepale sollicite la Commission
Or, selon l’Adepale, ces mesures de sauvegarde n’ont pas toujours les effets escomptés. Celles, appliquées entre 1997 et 2000 sur la Norvège, ont eu pour conséquences d’enrichir les entreprises de ce pays, grâce à des marges très importantes. Les sociétés norvégiennes ont ensuite mené une forte politique d’expansion et de rachats au sein de l’Union européenne.
De même, en truite, les mesures anti-dumping mises en place ont fait effondrer le marché. Forts de ses arguments, les transformateurs français ont demandé à la Commission de revoir le contingent à la hausse de 15 000 à 20 000 tonnes. Ils espèrent avoir le soutien d’Hervé Gaymard sur le sujet. Après un début d’année secoué par une étude américaine controversée et néfaste à l’image du saumon d’élevage, la filière qui retrouve des niveaux de consommation normaux aimerait bien connaître une bonne fin d’année Selon l’Ofimer, les ventes de saumon frais ont reculé de 20 % en volume sur le 1er semestre 2004. Le frais entier a reculé de 33 % alors que le frais emballé a augmenté de 19 % en volume.. L’Adepale compte sur une réponse de la Commission européenne le 5 septembre.