Tensions sur l’alimentation
Le Sial 2008 s’ouvre dans un climat tendu. Le contexte des affaires, il est vrai, n'est pas très favorable. Industriels et distributeurs sont engagés dans des négociations tarifaires qui accouchent dans un climat de défiance réciproque. La consommation des produits de grande consommation est en berne. Cela rend nerveux un secteur peu habitué à la décroissance. Enfin, tout le monde s'interroge sur les conséquences de la crise financière sur les économies occidentales, mais aussi sur celles des pays émergents, qui tiraient la consommation alimentaire ces dernières années. Les IAA s'inquiètent aussi de la volatilité croissante des prix des matières premières que cette crise risque d’induire. Alors que l'on parlait un peu vite de flambée des cours il y a moins de six mois, on se prend à parler de krach aujourd’hui tant les prix du maïs et du blé lorgnent vers les planchers plutôt que vers les sommets. Ce retournement soulage les filières d'élevage, longtemps soumises à des hausses insupportables des prix de l’aliment. La leçon de ces événements, c’est que les acheteurs doivent adapter au plus vite leurs stratégies de sourcing à la volatilité des prix. Jeudi dernier, l'ARIA de Midi-Pyrénées invitait ses adhérents à réfléchir aux meilleurs moyens de sécuriser leurs approvisionnements : se couvrir sur les marchés à terme, investir dans l'amont agricole, diversifier ses sources d'approvisionnement, etc. L'industrie ne s'est jamais autant intéressée à son amont. C'est peut-être un mal pour un bien.