Tensions et incertitudes sur l’équarrissage
La nouvelle taxe d’équarrissage prélevée sur les abattoirs s’applique à compter d’hier sans que les différents maillons de la filière viande et les distributeurs soient parvenus à s’entendre sur sa répercussion à l’aval. La grande distribution hésite à jouer le jeu pour les produits charcutiers, qui représentent quelque 70 % des débouchés de la production porcine. Le petit commerce spécialisé continue d’afficher un refus catégorique au principe. Enfin, l’industrie de l’abattage désire répercuter le maximum de frais. Le Sniv considère qu’à l’échelon de la filière, la répercussion doit « logiquement » épouser le périmètre de l’ancienne taxe sur les achats de viande de la distribution. Chaque industriel, de son côté, voudrait faire passer, non seulement le montant de la taxe d’équarrissage, mais aussi les augmentations qu’il subit pour l’enlèvement de ses sous-produits. Celles-ci sont dues à l’arrêt total des subventions mises en places lors de l’interdiction des farines et graisses animales. Pour autant, tout accord interprofessionnel sur ce point serait suspecté d’entente aux yeux de Bruxelles.
En dépit des tensions qui agitent le monde de la viande, un espoir subsiste quant à la publication d’un décret, attendue en février, stipulant que tout abatteur « doit informer chacun de ses clients du montant des charges dont il s’acquitte au titre du financement du service public de l’équarrissage, à proportion des viandes ou des prestations d’abattage facturées. Cette somme fait l’objet d’une mention particulière au bas de la facture délivrée à chaque client ». Le projet de décret a été soumis à l’appréciation du Conseil d’Etat.