Technologies : le salon Eurocarne fait peau neuve
Un vent d'optimisme a soufflé sur Vérone. Les organisateurs d'Eurocarne avaient la mine réjouie des planchistes flairant le thermique sur le Lac de Garde. « Les ventes de machines pour l'industrie des viandes sont en progression sur les premiers mois de l'année», s'est réjouie Emilia Arosio, présidente du salon qui s'est tenu du 11 au 14 mai dans la cité italienne. « Tout porte à croire que la tendance perdurera en 2006 et que nous assisterons finalement à une reprise après des années de stagnation». Le secteur des machines à trancher a déjà enregistré de bons résultats en 2005 sur le marché transalpin. Il devrait poursuivre sur sa lancée, avec une progression des ventes de 4,9 % en 2006, selon les estimations de Comaca, l'association des fabricants italiens. En baisse l'an dernier, le secteur de la congélation devrait quant à lui se redresser.
De bons résultats ont également été annoncés en termes de participation au salon. « Nous accueillons 400 exposants (288 d'Italie et 112 originaires de l'étranger) venant de 18 pays, pour une surface de 16 000 m2. Les nouveaux arrivants représentent 40 % du total. Il faut rappeler qu'en 2003, nous avions 337 exposants», a souligné devant la presse Guido Corbella, président de Ipack-Ima. Déjà organisatrice du salon éponyme à Milan, la société épaule désormais Veronafiere pour la tenue d'Eurocarne.
Une coloration très italienne
Cette vingt-troisième édition est celle du renouveau. « Au cours des dernières années, le secteur et le salon ont tout deux subi des hauts et des bas, a souligné Emilia Arosio. Si bien que l'équipe d'organisation a souhaité rénover Eurocarne». Le salon, qui se tient tous les trois ans à la Foire de Vérone, est maintenant coorganisé par Ipack-Ima et Veronafiere. Il a bénéficié d'un lifting. « L'idée conductrice a été de redessiner l'exposition pour montrer la totalité du cycle de production : abattage, réfrigération et conditionnement», a expliqué Guido Corbella.
Le secteur le plus présent est celui des machines et équipements pour le process et la transformation de la viande (36 %). Vient ensuite tout ce qui concerne l'abattage (18 %). Les technologies et matériels d'emballage occupent aussi une place importante (13 %). Divers évènements et animations ont été proposés, notamment une conférence sur l'industrie de la viande en Chine. Fedecarni, association représentant 25 000 bouchers, a organisé tous les jours des démonstrations sur la découpe de viande et de nouveaux produits.
Présent pour la première fois à Eurocarne, Loïc Le Doyen, représentant MCM, a noté la coloration très nationale du salon. « J'ai surtout vu beaucoup de matériels italiens, a-t-il confié aux Marchés. Dans le pays, il existe encore un grand nombre de petits salaisonniers ». C'est un des créneaux sur lequel sont positionnées les Machines Charles Mécal, utilisées depuis l'abattage des bovins et porcins jusqu'aux ateliers de charcuterie. Lutetia, fabricant entre autres de malaxeurs, de fours de cuisson, est quant à lui un habitué des salons. Son chiffre d'affaires est réalisé aux deux tiers à l'export. « Notre présence ici est importante pour fidéliser la clientèle italienne, mais aussi pour attirer des clients potentiels », a signalé Florence Thomas. Ce genre de manifestation reste encore le meilleur moyen pour y parvenir.