Taxe sur l’azote : oui, mais…
La grande presse s’émeut que la taxe sur l’azote soit épargnée à l’agriculture, et l’on ouvre les journaux TV par une longue séquence sur les algues vertes bretonnes, comme s’il ne suffisait pas de voir tous les jours le Tour de France sous la pluie pour dissuader les vacanciers d’aller en Bretagne. Bien sûr, tout le monde veut de l’eau pure, surtout quand c’est l’agriculture qui doit faire un effort pour y parvenir. Car du côté des industries et des agglomérations, on fait le dos rond, on diffère des investissements, on publie des résultats avec retards, etc. Ceci étant dit, l’agriculture n’a qu’à bien se tenir, car la nouvelle Pac n’est pas tendre sur les critères environnementaux qui doivent être respectés pour avoir droit aux primes, découplées ou non. La Fnsea se réjouit du retrait de cette taxe sur l’azote, qui aurait frappé une « ferme France » dont les revenus ont baissé de -21,7 % sur les cinq dernières années. Mais quand il s’agira de l’application des critères environnementaux, la Commission risque d’être beaucoup moins arrangeante que le gouvernement français. Or actuellement et à quelques mois de l’application de ces critères, on considère que moins d’un agriculteur ou éleveur sur deux est en conformité.