Tapis rouge pour la finance
Il y a tout juste un an, en prenant la présidence du G20, la France s’était montrée très ambitieuse. Réformer le système monétaire international, renforcer la régulation financière, lutter contre la volatilité excessive des prix des matières premières ou encore agir pour le développement faisaient partie de ses priorités. Finalement, la crise de l’euro a monopolisé les échanges du sommet de Cannes. Les deux décisions concrètes qui en ressortent – le placement de l’Italie sous surveillance du FMI et le retrait du référendum grec – ont été prises pour rassurer les marchés financiers. En vain, puisque les Bourses de la zone euro ont fini en baisse vendredi soir. Rien n’empêchera de toute façon certains opérateurs de continuer à parier sur la baisse de l’euro. Trois ans après le début de la crise financière, les vingt plus grandes puissances du monde ont juste convenu de « tenir l’engagement pris à Washington en novembre 2008 de faire en sorte que tous les marchés, produits et acteurs financiers soient soumis à une régulation ou à une supervision adaptées ». Soutenue officiellement par de nombreuses personnalités politiques et économiques, la taxation des transactions financières ne fait pas non plus beaucoup trembler les opérateurs de la Bourse. La déclaration finale du G20 a à peine « reconnu les initiatives prises dans certains de leurs pays pour taxer le secteur financier à des fins diverses ». Sans un élan collectif, peu de chances que de nouveaux États, la France en particulier, s’engagent dans cette voie. Dommage. Plus juste qu’une hausse de la TVA, les revenus d’une telle taxe pourraient aider à relancer la production industrielle ou encore soutenir une production agricole à la fois abondante et plus respectueuse de l’environnement.