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Synalaf : les labels avicoles ont du pain sur la planche

Les labels avicoles, dont les prix ont baissé cette année, vont devoir faire face aux conséquences de la réforme de la Pac et aux changements des habitudes des consommateurs. Des virages délicats à négocier.

Vendredi dernier, le Synalaf (Syndicat national des labels avicoles français) était réuni en assemblée générale. Occasion pour son président Gérard Lannelongue d’annoncer qu’il passait la main dans huit jours après sept années de présidence. Le favori pour lui succéder à la présidence serait Eric Cachan, vice-président des « Fermiers de Loué ».

Le nombre total de volailles labellisées pour 2003 a été de 112 909 760 dont 97 931 531 poulets, chiffre identique à 2002. Mais les mises en élevage ont été trop importantes et l’on a ainsi pu assister à des baisses de prix et des promotions sauvages (un poulet acheté, un poulet gratuit) dans les GMS.

Mais si les volailles entières posent problème, le secteur des œufs Label Rouge donne des signes de bonne santé avec 12,6 % de progression en 2003.

Côté réforme de la Pac, le constat est implacable, il va falloir s’adapter. « L’ouverture vers le Mercosur et les négociations OMC vont engendrer une concurrence accrue, a prévenu Dominique Brinbaum, directrice adjointe de l’APCA. Les prix seront plus volatils et c’est la logique de marché qui l’emportera dans toutes les productions. Le mode de gestion des exploitations sera différent selon les agriculteurs et le type d’exploitation. Ceci mènera à des comportements individualistes avec risque de rupture entre l’amont et l’aval.» Face à ce constat, des solutions existent et doivent être mises en place : montée du niveau d ‘exigences des pratiques face aux attentes des consommateurs, différentiation des signes de qualité, affirmation de l’appartenance à un territoire et à un savoir faire, organisation des filières et communication des différences.

La CCP sans IGP encore sur le grill

Mais, l’Europe et l’OMC ne sont pas les seuls soucis de la filière. L’effondrement du bio en l’absence d’une réglementation plus souple, les interrogations sur l’utilisation du terme fermier pour les volailles Label Rouge, la hausse des prix de l’alimentation des animaux, la réforme de la politique de qualité et d’origine en France et le changement des habitudes du consommateur concourent à noircir la vision des opérateurs. « La baisse de consommation des volailles entières ne tient pas seulement au prix. Le consommateur est habitué à acheter en promotion et de moins en moins en fond de rayon, a rappelé Stéphane Vaudoit, responsable catégorie produits frais de Carrefour. Le consommateur n’a plus le temps de faire cuire une volaille entière. Il veut des produits simples types traiteurs et élaborés. S’il ne trouve pas satisfaction dans la volaille, il cherchera ailleurs. »

Concernant la réforme de la politique des signes de qualité et d’origine, Hélène Moraut, représentant l’UFC Que Choisir est montée au créneau pour clarifier : « Le consommateur ne comprend rien à la CCP. Cette certification ne sert à rien. Il faut développer les trois signes majeurs existants, l’AOC, le Label Rouge et le Bio. Ensuite, il est nécessaire d’assurer progressivement la transition vers les signes européens qui seront inéluctables», propos repris par Gérard Lannelongue dans son rapport moral : « Nous sommes perplexes face à la CCP hors IGP qui se place comme un sous-label et brouille le message au consommateur. Nous sommes d’accord avec les associations de consommateurs qui souhaitent clarifier le système. » L’assemblée générale du Cerqua (Fédération des Label Rouge) qui aura lieu vendredi prochain sur ce thème risque d’être riche en propositions.

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