Surgelés et glaces : peuvent mieux faire
Sans surprise, le syndicat national des fabricants de produits surgelés et congelés (rebaptisé syndicat des surgelés) a annoncé hier une hausse de ses ventes de 1,8 % en volume (à 2,168 millions de tonnes) et de 4,9 % en valeur (à 7,942 milliards d’euros), l’an passé. Une progression particulièrement soutenue pour la consommation hors domicile qui affiche +2 % en volume et +5,7 % en valeur.
Contrairement aux années précédentes, le succès des surgelés se rencontre dans tous les circuits de distribution (y compris les hypermarchés et supermarchés où les ventes croient de 3 %). Pour la deuxième année consécutive, en GMS, les surgelés se placent sur la deuxième place du podium des rayons les plus performants (+5,1% en valeur) derrière le traiteur libre-service (+9,8%). Légumes bruts, plats cuisinés, poissons natures font partie des références qui progressent le plus.
Les glaces affectées par la météo
Mais les industriels pourraient encore faire mieux, si le taux de rupture n’était pas de 15,2 %. « Est-ce bien raisonnable d’avoir autant de rupture ? C’est un peu stupide de payer des linéaires vides. Nous avons un travail à faire tous ensemble », a déclaré Christian Millet, secrétaire général SNFPS-SFIG (regroupant les fabricants de produits surgelés et de glaces, sorbets et crèmes glacées), hier à l’occasion de la 11 e journée Grand Froid, organisée à Paris. Le syndicat vient de lancer avec Iri une étude pour tenter de réduire ce problème récurrent de la filière. Côté glaces, l’année 2007 s’est montrée particulièrement décevante du fait d’une mauvaise saison estivale. L’évolution annuelle s’avère donc négative : -4,4 % en valeur et -6,7 % en volume, pour un chiffre d’affaires total de 1,632 milliard d’euros et une production de 347,6 millions de litres. La consommation à domicile a particulier souffert (-8,5 % en volume), le hors domicile résistant mieux à -2,3 %. Dans ce contexte morose, poussés par un effort publicitaire en hausse de 29 %, certains segments ont toutefois tiré leur épingle du jeu : spécialités en portion (+50%), pots (+12%) et barres (+6%).
Si 84% des Français consomment de la glace, des marges de progression importantes sont possibles dans la fréquence d'achat : 6,7 actes d'achat en 2007 contre 18,8 pour les desserts frais et 26,1 pour les yaourts. Mais est-ce nutritionnellement correct d'encourager les foyers à absorber plus de litres de glaces ? «La glace n'est que le 13 e apporteur de sucre pour les ados» , argumente Christian Millet. Au-delà de cette simple affirmation, le SFIG finalise une charte d'engagements nutritionnels dans laquelle les entreprises membres s'engagent à s'interdire la publicité télévisée durant les créneaux horaires spécifiquement destinés aux enfants. Le syndicat vient aussi de revoir le guide des pratiques loyales, commun aux industriels et aux artisans. «Dans la catégorie glaces et crèmes glacées, on a désormais la possibilité de réduire le taux de matière grasse», explique Christian Millet.