Surgelé : Gelagri achève sa réorganisation
Gélagri Bretagne (filiale du groupe coopératif Coopagri Bretagne) met actuellement la dernière main à sa réorganisation industrielle en vue de gagner en productivité, sur un marché du légume surgelé qui progresse en volume mais reste étal en valeur. D’ici à la fin du mois, l’ensemble du process de la plus vieille unité de la société située à Landerneau (Finistère), destinée à fermer, aura été entièrement transférée à Saint-Caradec (Côtes d’Armor). Coût de l’opération : 3,4 millions d’euros.
Avec 490 salariés, Gélagri va désormais s’appuyer sur son outil amiral à Loudéac (Côtes d’armor) qui surgèle près de 45 000 tonnes de légumes et Saint-Caradec (40 000 tonnes). Depuis cette année, il possède en outre un nouvel outil de surgélation en Espagne (Andalousie), spécialisé dans les produits méditerranéens.
L’usine a été construite pour 7,5 millions d’euros en partenariat avec un opérateur local. Gélagri Bretagne prévoit de surgeler dès 2007 près de 7000 tonnes de poivrons, aubergines, courgettes… Le site a été dimensionné pour traiter 10 000 tonnes de légumes.
Massifier la production
Cette évolution industrielle permet de massifier la production -environ 90 000 tonnes l’année dernière pour un CA de 87 millions d’euros dont 20 % à l’exportation-, tout en conférant à l’outil de Saint-Caradec une spécialité, celle des produits élaborés. Sur ce segment de marché qui progresse de 2 à 5 % l’an, selon Frédéric Soudon, son président, Gélagri Bretagne a peu à peu complété son offre. Aux mono légumes elle a ajouté, à partir de 1998 des poêlées (légumes, viandes, épices), puis en 2001-2002 de véritables plats préparés à base de légumes.
Le catalogue de Gélagri Bretagne comprend de multiples recettes de poêlés et plats préparés en sachets portionnables : riz cantonnais, paella, poulet basquaise, etc. ; des gratins de légumes pré-gratinés en barquettes micro-ondables et tout une gamme de légumes vapeur. Une orientation qui n’a pas été aisée à faire accepter par le conseil d’administration de Gélagri, composé d’agriculteurs.
Exemple : les surfaces de production consacrées aux légumes entrant dans la composition du riz cantonnais « n’excèdent pas 3 hectares sur un an », précise Frédéric Soudon.
Mais les 800 légumiers de Bretagne et Pays de la Loire adhérents de Coopagri Bretagne et sous contrat avec Gélagri ont totalement adhéré à la stratégie proposée. Et d’autant plus que dans ce métier, Gélagri Bretagne a l’avantage « de travailler à la fois en MDD et sous sa marque propre (Paysan Breton),explique le responsable marketing et développement, Régis Pennarun. Nous sommes l’aguillon». Les poêlées et produits élaborés représentent 15 % du volumes mais 25 % du CA. C’est ce segment qui peut redonner de la valeur à une production dont les prix baissent au global. Entre 2004 et 2005, la production commercialisée par Gélagri Bretagne a progressé de 4 à 5 %, mais le chiffre d’affaires n’a pas bougé.