Sucre : la CGB plaide pour une «vraie réforme»
La remise en cause du règlement sucre était sur toutes les lèvres hier lors de l’assemblée générale de la CGB (Confédération générale des planteurs de betteraves). En vigueur à partir du 1er juillet 2006, la réforme repose sur trois points : la baisse du prix de soutien de 632 à 421 euros la tonne de sucre (en deux étapes sur trois ans), la diminution du quota communautaire de 17,4 à 14,63 M t sur quatre ans, et la chute du prix minimal pour la betterave sucrière, de 43,6 à 27,4 euros la tonne d’ici 3 ans.
Cette remise en cause du système n’est pas de nature à rassurer les producteurs de betteraves et leur président Dominique Ducroquet. « Nous sommes d’accord avec les objectifs annoncés, visant à renforcer la compétitivité et une production durable. Mais nous réclamons une vraie réforme. Si l’on prend en compte les chiffres annoncés, la réforme actuelle est inopérante». Les producteurs français craignent que l’ouverture du marché européen profite au Brésil et aux pays les moins avancés. « Avec la diminution progressive des droits de douane, le remplacement du quota ACP par celui des PMA et les taux de changes actuels entre l’euro et le dollar, les PMA vont venir vendre leur sucre en Europe, et en acheter au Brésil pour leur consommation à un prix inférieur», explique Alain Jeanroy. Le directeur général de la CGB réclame la mise en place d’un fonds de restructuration, et l’intervention de la Commission dans la vente des quotas sucriers. La CGB estime également que la récolte actuelle (environ 4 M t de sucre blanc) est destinée à être maintenue. La hausse du rendement (+12% ces dernières années), vient conforter cet espoir. Mais « la production européenne ne doit pas être une variable d’ajustement» selon la CGB, qui espère « faire comprendre aux agriculteurs que la réduction des coûts est nécessaire». Les problèmes n’arrivant jamais seuls, les pays européens doivent gérer leur condamnation par l’OMC suite à une plainte déposée par le Brésil, l’Australie et la Thaïlande, visant 1,6 M t de sucre ACP réexportées par l’Europe et 3 M t de sucre européen hors quota. L’Union a annoncé qu’elle fera appel le 13 janvier de sa condamnation décidée par l’organe de règlements des différends de l’OMC.