Stäubli présente sa gamme de robots aux IAA

> Le métal des robots subit un traitement thermique facilitant leur nettoyage.
Entre 150 et 200 directeurs de maintenance et responsables de travaux d'industriels de l'Ouest étaient venus observer le fonctionnement des robots du groupe suisse (source Stäubli), 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires (85 % à l'exportation), 4500 salariés dont 1 100 dans sa plus grande usine (sur douze) située en France, à Faverges en Haute-Savoie. Leurs motivations ? Lutter contre les troubles musculo-sque-lettiques et gagner en productivité, entre autres. Dans le cercle des concepteurs-fabricants de robots, Stäubli figure au deuxième rang français et se place à la septième place mondiale avec 3 500 robots vendus par an sur les marchés automobile, pharmaceutique, médical…
Le groupe suisse, né il y a plus d'un siècle pour fabriquer des réducteurs pour machines à tisser puis des connecteurs d'énergies multiples, se présente comme un mécatronicien, c'est-à-dire un producteur de systèmes intégrant mécanique, électronique, automatique et informatique.
Une approche spécifiqueSon approche dans la conception des robots pour l'agroalimentaire depuis quatre ans est donc spéci-fique. « Nos robots ont été conçus à partir du guide de la fondation EHEDG (association professionnelle pour la conception hygiénique des équipements agroalimentaires, ndlr) qui a servi de base pour la rédaction de la directive machine (1934-2004 UE révisée en 2006, ndlr) », explique Arnaud Derrien, responsable des grands comptes agroalimentaires de Stäubli.
Leur métal subit un traitement thermique dédié pour évoluer dans les environnements humides « de pH de 4,5 à 8,5, ce qui facilite le nettoyage tout en réduisant son coût », souligne Arnaud Derrien. Les joints du robot fonctionnent en surpression pour interdire tout passage de bactéries entre l'atmosphère de travail et le bras, risquant d'être relarguées lors d'opérations suivantes.
Mécanisation du désossage de la viande de porcLes robots de Stäubli sont conçus en quatre axes (gamme TS) ou six axes (TX). Le groupe se prévaut de disposer du fast-picker le plus rapide au monde (deux cents coups par minute pour le TP 80). Où ont été installés les robots du groupe ? Dans l'industrie laitière (tranchage, démoulage de fro-mages), la chocolaterie, la meunerie ainsi que la viande, à des postes « jugés non mécanisables comme le désossage de la viande de porc », selon Arnaud Derrien. « Chaque pièce est passée aux rayons X pour analyser sa géométrie et le robot pratique toutes les incisions pour séparer les muscles de l'os, explique-t-il. C'est l'intégrateur japonais Maye-kawa qui a fait appel à notre technologie. »
Il n'a échappé à personne et moins encore au gouvernement français que la France est sousdotée en robots de production. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. « L'an passé, 220 000 robots se sont vendus dans le monde dont 150 000 en Asie » (56 000 pour la seule Chine, ndlr), explique Jacques Dupenloup, responsable des ventes pour la France chez Stäubli. « En Europe, l'Allemagne a fait l'acquisition de 20 000 robots quand la France en achetait 2000. » Le ministère de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique tente d'y remédier. Il a lancé en juillet 2014 un plan robotique (une vingtaine d'actions en portefeuille).
“ Nos robots ont été conçus à partir du guide de la fondation EHEDG
” Selon nos sources, il s'agit d'un robot de désossage installé en Bretagne chez Kermené (groupe E.Leclerc). Stäubli propose des services d'assistance aux robots, avec des équipes dédiées pour un délai d'intervention rapide, une base technique accessible 24 h/24, etc. Leur prix s'échelonne de 13 000 à 60 000 euros, selon Jacques Dupenloup, responsable des ventes pour la France chez Stäubli. Et représente en moyenne de 20 à 30 % du coût total de la ligne.