Aller au contenu principal

Space : le coût de l’énergie est aussi un souci pour les éleveurs

Faiblement consommateur d'énergie directe, l'élevage intensif se préoccupe aussi de la hausse de la facture. Les professionnels étudient de près de nouvelles solutions techniques pour réduire cette source de coûts.

En 2005 l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) a commandé aux instituts techniques IFIP (porc), Itavi (volaille) et à l’Institut de l’Élevage (bovin) ainsi qu’aux chambres régionales d’agriculture de Bretagne et des Pays de la Loire un rapport sur l’utilisation rationnelle de l’énergie dans les bâtiments d’élevage. Objectif : « établir un état des lieux du parc des bâtiments d’élevage, analyser les postes consommateurs d’énergie ou lui substituer des énergies renouvelables », indiquait l’ADEME dans l’introduction à son rapport. Trois ans plus tard, les éleveurs concernés connaissent précisément où se nichent les consommations énergétiques de leur système.

En production porcine, l’IFIP a montré (données 2006) que la consommation énergétique moyenne d’une truie se situe à 983 kWh par an, hors dépenses énergétiques des stations de traitement de lisier et des unités de fabrication d’aliments à la ferme, soit un peu plus de 2 % du coût de production. Loin devant, il y a le coût alimentaire qui pèse entre 55 et 70 % du coût de production selon le prix des céréales.

Cette énergie d’origine électrique dans 76 % des élevages (21 % à base de fioul) sert avant tout au chauffage des bâtiments (46 %) et à la ventilation (39 %). C’est le stade du post-sevrage qui est le plus « énergivore » (36 %) devant l’engraissement (27 %) et la maternité (22 %). Selon l’ADEME, l’éleveur peut optimiser sa facture énergétique en réglant parfaitement ses équipements, en choisissant d’utiliser des énergies renouvelables ou en récupérant les calories émises dans son élevage.

En Bretagne, des élevages ont d’abord fait le choix d’installations aérothermiques pour chauffer des bâtiments entiers... Puis se sont intéressés à la récupération de chaleur, généralement lors de l’installation d’un lavage d’air. Cette technologie qui consiste à capter dans un air brumisé en permanence poussières, ammoniaque et… calories n’a rien d’obligatoire, mais certains estiment que tôt ou tard, Bruxelles taxera les rejets gazeux. D’où l’idée de quelques équipementiers de concentrer ces calories dans une pompe à chaleur.

D’après la société Guillou à Landerneau (Finistère) qui possède une longueur d’avance dans ce secteur, selon ses dires, l’installation d’une pompe à chaleur aux côtés d’un système de lavage d’air ne coûte pas plus de 15 000 euros et peut s’amortir en deux à trois ans -1 kWh produit permet de restituer dans l’élevage 3,2 kWh. En fait, les éleveurs ont pris conscience qu’ils disposent dans leurs bâtiments, de sources calorifiques jusqu’à présent inutilisées.

Isolation et étanchéité

« On estime généralement que les individus porcins présents dans l’élevage, quels que soient leur âge et leur taille, pèsent en moyenne 60 kg et produisent 100 watts à l’heure », explique Patrick Massabie, en charge du bâtiment et de l’environnement à l’IFIP. Tout l’enjeu consiste donc à récupérer la chaleur excédentaire et de la répartir vers les animaux qui en ont le plus besoin, les plus petits. Les éleveurs cherchent aussi d’autres sources de chaleur, comme le fermenteur de la station de traitement de lisiers.

Dans la même étude, l’ADEME a observé qu’en production de volaille chair en France, le chauffage des bâtiments absorbe 85 % de la dépense énergétique, et qu’elle représente un peu moins de 3,7 % du coût de production d’un kilo de volaille chair. Or, les élevages utilisent très majoritairement du gaz (80 %, selon l’Itavi) dont les prix ont littéralement explosé ces dernières années.

Aussi, en volaille chair comme en porc, les éleveurs se préoccupent-ils d’économiser l’énergie en travaillant sur l’isolation, l’étanchéité ou en améliorant les systèmes de chauffage, est-il expliqué dans « les consommations d’énergie dans les bâtiments avicoles », étude publiée par l’Itavi pour le Space 2008.

En Vendée, un éleveur de dindes projette de modifier en profondeur son système de chauffage en posant un plancher chauffant via une chaudière à bois, et un système d’aérothermie pour l’ambiance du bâtiment. L’investissement lui reviendrait à 180 000 voire 200 000 euros pour chauffer deux bâtiments d’élevage sur un même site de production. Selon lui, l’investissement serait amorti en une dizaine d’années, si le prix du pétrole reste au niveau qui était le sien il y a quelques mois. L’Itavi a constitué un réseau d’une dizaine d’élevages de Bretagne et Pays de la Loire. Ils acceptent de faire partager leur expérience à l’Institut technique. D’ores et déjà, les premiers résultats montrent une économie d’énergie qui peut aller de 15 à 30 %.

Les plus lus

des poules oranges
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 25 juillet 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

vaches laitières dans des prairies en été
Où sont les vaches les plus chères d’Europe en juillet 2025 ?

Les prix des vaches laitières de réforme ont connu une envolée historique tout au cours du premier semestre, tirée par la…

Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 11 juillet 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

une silhouette de vache dans laquelle on voit le drapeau du royaume uni
Bovins : au Royaume-Uni, les prix s’écartent de leur record du mois de mai

Les prix des vaches au Royaume-Uni battent des records cette année, comme partout en Europe, sur fond de manque d’animaux.…

poules pondeuses en élevage au sol
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 18 juillet 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

petits veaux dans des niches devant une exploitation agricole
Veaux de boucherie : Pourquoi la production chute-t-elle tant aux Pays-Bas ?

La production de veau de boucherie a reculé de près de 20 % aux Pays-Bas au premier trimestre. C’est le triple effet de la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio