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«Small is beautiful», devise des industriels belges de la viande

En matière de viandes, la Belgique possède ses spécificités : des structures familiales, réactives produisant aussi des « spécialités ». Certains opérateurs estiment néanmoins que « les choses pourraient très vite évoluer ».

Etre simplement une entreprise familiale suffit-il à préserver l’industrie belge de la viande des grandes manœuvres européennes et mondiales ? C’est sur ce thème que le « Belgian Meat Office Le Belgian Meat Office appuie les démarches de l’ensemble des entreprises exportatrices flamandes de viande belge » en collaboration avec le Vlam Le VLAM, Office Flamand d’Agro-Marketing assure la promotion des produits agroalimentaires flamands/belges sur le marché français. avait invité tout récemment des journalistes européens à échanger avec cinq entreprises belges parmi les plus importantes de la filière. « Nous sommes sur un marché mondial qui ne cesse de progresser alors que celui de l’Europe stagne ! », faisait remarquer d’entrée de jeu René Maillard, directeur du Belgian Meat Office, et animateur de la table ronde. « Mais pourquoi personne ne s’intéresse-t-il à la Belgique dans ce contexte de grandes manœuvres ? », poursuivait-il.

« Ne vous fiez pas à l’immobilisme qui règne en Belgique. Des choses sont en train de bouger. Nous sommes en train de discuter et des choses pourraient évoluer prochainement. Nous avons beaucoup de possibilités. C’est une des raisons pour laquelle le processus est lent », assurait Luc Verspreet, directeur délégué de Covavee. Covavee est le seul groupe coopératif belge, la branche « viandes » du Boroenbond flamand. Important fournisseur des GMS belges, Covavee est la 14e entreprise du top 25 de la viande européenne (40 % de la production porcine belge).

Ici, chacun est bien conscient que la grande distribution belge aura un poids très important dans cette probable restructuration, mais les acteurs sont aussi très réalistes. « Les grands distributeurs évitent de rentrer en concurrence directe et veulent se différencier entre eux. Nous pouvons ainsi trouver notre place », explique un industriel belge.

Très souvent de statut familial et de taille moyenne, l’industrie belge se développe essentiellement sur des marchés de niches ou très spécialisés. Vanlommel est l’un des deux spécialistes du veau en Belgique, Jademo s’est spécialisé dans l’abattage de truies. Locks découpe des porcs (carrés et dérivés) et exporte 90 % de sa production, notamment en Asie.

« On ne pèse pas lourd en Europe. Par contre, notre atout c’est de bien connaître nos produits et d’avoir une flexibilité totale », soulignait Luc Verspreet. « Nous pouvons nous adapter sans problème aux demandes du client dans un temps très court », renchérissaient d’autres. Martin Taelman, directeur général de Q-Meat, spécialisée dans la transformation de produits à destination des GMS et de la RHD expliquait : « nos clients nous demandent beaucoup de souplesse et de rapidité de décision. Ils veulent du services. Nous avons pallier au vide laissé à un certain moment par les bouchers. Mais à nous d’être compétitifs ! », soulignait-il.

Marchés de niche

Les industriels belges excellent dans « la haute couture », laissant « le prêt-à-porter » aux géants européens ou mondiaux. « Notre force principale, c’est notre flexibilité, c’est la connaissance de notre produit. De plus, notre structure familiale nous permet des décisions rapides », répète-t-on en Belgique. La plupart des entreprises familiales ont grandi sur des niches qu’elles ont développées et ne se sentent pas concernées par la production de masse des Vion ou des Danish Crown.

Ces particularismes suffiront-ils à les mettre à l’abri des grands mouvements de concentration et de restructuration ? La filière souffre et la Belgique doit affronter les mêmes handicaps qu’en France : la concentration de la grande distribution, la baisse de la consommation et une industrie atomisée. « Certaines entreprises sont actuellement en train de faire le gros dos en attendant que l’orage passe. Elles différent leurs investissements ou les suppriment, mais elles perdent inévitablement des points de compétitivité », souligne un observateur attentif.

Et demain ? Les industriels présents à Bruxelles sont unanimes : le combat sur le prix va s’intensifier. Ce sera sûrement au détriment des bouchers-charcutiers traditionnels. Mais confrontés aux gros opérateurs mondiaux, les industriels belges devront toujours être concurrentiels. Ils devront proposer des produits de plus en plus élaborés en incorporant toujours plus de services. Investir dans de nouvelles lignes d’emballages, dans le tranchage des produits et les produits préemballés, trouver de nouveaux débouchés à l’exportation…. Telles sont leurs priorités actuelles.

Et si aucune entreprise belge ne figure en bonne position dans le TOP 25 des plus grandes entreprises mondiales, Luc Verspreet est convaincu que certaines d’entre-elles pourraient « travailler ensemble » dans l’avenir. « Aujourd’hui, les opérateurs sont prêts à faire ce pas. Beaucoup plus qu’il y a cinq ans, même s’il est encore prématuré de citer des noms », lançait-il. Et le patron de Covavee de conclure : « on peut toujours créer de grosses structures, mais on peut aussi créer parfois d’importants désastres. Car pour avancer, il faut avant tout la volonté des hommes ».

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