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Signes de qualité : le réformisme prudent du Cerqua

Les producteurs sous signes officiels de qualité hésitent encore à faire évoluer une organisation administrative et marketing devenue en partie obsolète. Les débats vont donc continuer sur l’avenir de la CCP et du Label.

« Il faut bouger» : c’est sur cette idée que se sont séparés vendredi à Paris, les participants à l’assemblée générale du Cerqua, qui regroupe l’ensemble des fédérations de produits Label rouge, le haut du panier de l’offre alimentaire. Philippe Guérin, le président du Conseil national de l’Alimentation que les producteurs avaient convié à présider leurs débats, leur a suggéré quelques hypothèses d’évolutions afin de clarifier l’offre des produits de qualité et de simplifier les démarches complexes d’attribution pour les producteurs. Il existe en effet aujourd’hui quatre signes officiels de qualité français (l’AOC, le Label Rouge, la certification de conformité produit et l’agriculture biologique), auxquels il faut ajouter deux signes d’identification européens (l’appellation d’origine protégée et l’indication géographique protégée) qui ont pris une importance grandissante ces dernières années.

Sur le principe, les producteurs des différentes filières se sont retrouvés pour appeler à simplifier le système français. Parmi les propositions concrètes évoquées lors du débat, plusieurs hypothèses sont revenues régulièrement, comme la création d’un institut national de la qualité, qui constituerait un « guichet unique » pour tous les producteurs bénéficiant ou aspirant à s’engager dans une démarche qualité. Une proposition évoquée par Philippe Guérin et qui a reçu un assez bon accueil, à une réserve près. « Que cet institut ne constitue pas une nouvelle strate administrative et que les professionnels y soient bien représentés », a estimé Gérard Lannelongue, du Synalaf (volailles label).

S’il l’on touche à un signe, on fait bouger les autres

Mais d’autres propositions, plus radicales, ont également été évoquées vendredi, comme la suppression de la certification de conformité comme signe officiel de qualité (elle relèverait d’une certification privée), ou encore la remise en cause de la nécessité d’adhérer à un signe national de qualité (Label rouge ou CCP) pour prétendre à la protection européenne de l’indication géographique protégée. Sur ce dossier, que l’on pensait plutôt bien avancé, les professionnels ont fait preuve d’une grande prudence, le lien entre l’IGP et la CCP ou le Label trouvant encore quelques défenseurs. « Contrairement à ce que l’on dit, les IGP étrangères ne sont pas moins qualitatives que les IGP françaises. Il n’y a pas de distorsion sur ce point», a assuré Charles Perraud, du Comité des IGP de l’INAO. Eugène Schaeffer a enfin averti que « toucher à un signe, c’est nécessairement toucher à tous les autres. Il faut bien en mesurer les conséquences ». Gisèle Rossat-Mignod, représentante du ministère de l’agriculture, n’a pas dit autre chose dans sa réponse. Elle a cependant confirmé que « l’administration avait entamé un diagnostic des filières de qualité ». Des propositions d’évolution pourraient être faites dans le cadre de la prochaine loi de modernisation agricole.

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