Aller au contenu principal

Serriste : la cogénération pour faire baisser la facture d’énergie

La cogénération fait partie des pistes suivies par les Chambres d’agriculture de Bretagne pour proposer des alternatives au pétrole. Exemple chez des serristes finistériens.

Pour ne plus subir les hausses de la facture énergétique qui risquaient de menacer à terme l’équilibre économique de leur entreprise de production de tomates, deux hommes, un père et son fils installés à Taulé (Finistère), ont investi tout récemment dans un système de co génération. Ce chauffage fonctionne de la manière suivante : le gaz fait tourner un énorme moteur qui produit de l’électricité revendue à EDF ; c’est la chaleur récupérée dans la salle de la machine qui permet de chauffer les serres. François Kerbrat et son fils Ronan, installés l’un à côté de l’autre exploitent respectivement 2,4 et 3,15 hectares de serres. Ils ont investi au total 2,7 millions d’euros dans le process.

La cogénération des Kerbrat a été calculée pour des besoins en chauffage de 3 600 kilos watt (kW), soit l’équivalent de 5 000 foyers. L’électricité produite (et livrée à EDF au travers d’un contrat de douze ans) se chiffre à 3,05 MégaWatts sur cinq mois équivalant à 2000 foyers. Réglementairement, le process ne peut fonctionner que du 1er novembre au 1er avril, et tourner au maximum ou presque de ses capacités pendant cette période.

De 14,70 euros à 6 euros !

Les Kerbrat n’ont donc pas mis définitivement au rancart leur chaudière alimentée au fuel. Elle prend le relais de la cogénération, par intermittence du 2 avril au 2 novembre lorsque le temps l’exige. Selon leurs calculs, ils devraient sérieusement réduire leur facture énergétique. Au plus haut du prix du pétrole, fin 2005, les deux serristes dépensaient en énergie 14,70 euros au mètre carré. « Avec la cogénération, ce coût devrait être inférieur de 6 euros au m2 », explique François Kerbrat.

La cogénération fait partie des pistes suivies par les chambres d’agriculture de Bretagne pour proposer des alternatives au pétrole : charbon, bois, géothermie… Dans les serres, la cogénération exige une surface minimale de 3 hectares pour justifier l’investissement. Selon la chambre d’agriculture du Finistère qui a interrogé les serristes du département, 64 producteurs seraient prêts à franchir le pas (255,6 hectares). En Bretagne, 6 cogénérateurs fonctionnent auprès de serres à tomates.

La taille minimale requise pourrait même inciter de petits producteurs à se rapprocher pour investir ensemble, comme l’ont fait les Kerbrat. Habitués à mutualiser leurs forces, les Bretons qui produisent le tiers des tomates françaises étudient l’opportunité de s’organiser en une structure de « cogénérateurs » pour, ensemble, acheter le matériel et revendre l’électricité à EDF. Reste une incertitude : l’évolution du prix du gaz indexé sur celui du pétrole.

Les plus lus

salle de traite en élevage laitier
Prix du lait : des tendances négatives venues d'Europe du Nord

Les prix du lait au producteur sont sous pression dans le nord de l’Europe, car les cotations des produits laitiers…

 Emmanuel Bernard, président de la section bovine d’interbev
Sommet de l’élevage 2025 : « La première chose à faire, c’est de faire naître les veaux ! » pour Emmanuel Bernard, Interbev bovins

Alors que le Sommet de l’élevage commence, Emmanuel Bernard, éleveur bovin et président d’Interbev bovin revient pour Les…

Poulets standard européen
Poulet : plus de 300 €/100 kg, le marché européen s’emballe

Les prix européens du poulet s’envolent, car la production progresse moins vite que la consommation. Si l’Ukraine est un peu…

Porc : « le choix de la Chine de cibler l’agriculture européenne n’est pas anodin »

Les Marchés ont échangé avec Simon Lacoume, économiste sectoriel chez Coface, expert mondial en assurance-crédit, pour…

graphique de la cotation entrée abattoir du JB R
Le prix des taurillons R dépasse les 7 €/kg

Les prix des jeunes bovins français grimpent nettement depuis le mois d’août et dépassent un nouveau record historique, même s…

Dépalettiseur
Œufs : « Il manque 3 millions de poules », comment la filière s’adapte à la tension

La transition vers l’œuf alternatif est bien amorcée par l’amont de la filière œuf. Mais il faut plus de poules en code 2 ou 1…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio