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Serge Papin : « la marque U c'est un projet d'entreprise »

L'ARDIA a lancé le 13 juin à Bordeaux ses premières « tribunes », un échange direct grande distribution et PME, qu'elle entend renouveler chaque année à l'occasion de son assemblée générale.

Pour la première édition de ses tribunes, l'ARDIA (l'association régionale pour le développement des industries alimentaires d'Aquitaine) a invité mercredi dernier le président de Système U à débattre sur le thème : « Assistons-nous à une refondation de la distribution alimentaire en France ? » D'emblée Serge Papin a trouvé le mot « un peu excessif ». Le plus ancien distributeur français (l'enseigne est née en 1894) s'inscrit dans « la continuation ». Si refondation il y a, c'est peut-être à un autre niveau : « on est au début de l'ère de la marque ». Si les produits U « croissent et embellissent », c'est « à la fois un choix et une attente des consommateurs ».

Armand Devisme, directeur commercial de Nielsen Panel International, évoque pour sa part une « peur de l'après-loi Galland ». Tout le contexte est en train de changer, selon lui.

Dernièrement la publicité télévisée a fait augmenter la notoriété des magasins U de 5 points depuis le début de l'année. L'enseigne préférée des Français pour la 6 e année consécutive, selon le baromètre Taylor Nelson Sofres, connaît la première croissance de la distribution (+ 7,5 % en chiffre d'affaires et 300 000 clients nouveaux depuis le début de l'année, avec une perspective de 120 000 m 2 supplémentaires, 22 nouveaux magasins et la création de 3 000 emplois sur 2007).

Vers une première et une deuxième division

Serge Papin se félicite d' «une redistribution des cartes : c'est la conjugaison de la puissance d'une marque nationale et de la force d'un point de vente au plan local qui fait la différence ». Peut-être va-t-on, dans le domaine de la grande distribution, « vers la création d'une première et d'une deuxième division ? », s'interroge-t-il. S'il se compare avec d'autres enseignes, c'est pour dire que, chez U, « les intérêts de l'actionnaire et de l'enseigne sont les mêmes ».

En fait, le débat de Bordeaux a porté moins sur l'évolution de la grande distribution que sur l'avènement de nouvelles relations entre cette distribution et les PME. 88 % des marques de Système U sont fabriquées par des PME françaises. Le système permet à des PME d'y entrer « par capillarité ». « On a réussi à faire grossir des entreprises », rappelle Pascal Millory, directeur des achats alimentaires de l'enseigne. Tout commence par un ancrage régional, c'est le cas pour l'entreprise girondine Le Petit Basque, distribuée sur le Sud puis sur l'Ouest, par ailleurs fournisseur de la marque distributeur. Si 50 % du chiffre d'affaires est réalisé sous MDD, « on ne le décrète pas, c'est la tendance ! », affirme Serge Papin. La marque U, c'est « un projet d'entreprise ». Dans un monde idéal de partenariat, poursuit le patron de Système U, les PME doivent être associées et le partage « plus épanoui ». « Nous sommes prêts à donner de la visibilité, c'est-à-dire du temps, pour couvrir les coûts liés aux délais d'amortissement des investissements », assure-t-il.

Des affirmations accueillies avec un certain scepticisme chez les industriels, même si, reconnaît Arnault Chaperon, p-dg de Viviers de France, « ce nouveau partenariat annoncé est porteur d'espoir ». Le président de l'entreprise « Le Petit Basque », Jean-Michel Caillaud, souligne que, quel que soit le système qui succèdera à une loi Galland - favorable aux entreprises au niveau des marges-, « on sera vigilant sur les marges et sur le niveau de sécurisation des prix ».

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