Sécurité alimentaire : La faim concerne tout le monde
D’après les dernières données de la FAO, le premier « objectif du millénaire pour le développement », réduire l’extrême pauvreté et la faim dans le monde, s’avère d’autant plus difficile à tenir que la malnutrition est un phénomène bien plus étendu et massif qu’il n’y paraît.
Rédaction Réussir
Si les fonds manquent parfois cruellement, la sécurité alimentaire est devenue, à la faveur de la crise des matières premières de 2007-2008, un enjeu international clairement identifié. Et la question « peut-on nourrir tous les humains ? » est devenue un sujet de discussions interminables. Ainsi, l'agence de l'ONU, la FAO, tient-elle un compte précis de la situation dans le monde sur son site internet. On y apprend notamment que pour la période 2004-2006, selon les dernières statistiques disponibles, 873 millions de personnes souffraient de sous-alimentation sur la planète, soit 13 % de la population humaine. « Ces chiffres sont obtenus par l'étude de la quantité d'aliments disponibles », précise toutefois Yves Martin-Prével. Et ne donnent pas, dans toute leur sécheresse, une photographie exacte de la situation. La répartition de la prévalence de la sous-alimentation dans le monde indique que les pays les plus touchés sont, sans surprise, les pays d'Afrique équatoriale et tropicale, mais il apparaît aussi que les pays du nord de l'Amérique du Sud sont massivement concernés, tout comme l'Asie, Chine comprise, dans son ensemble. Ceci, alors que selon la FAO, le nombre de personnes concernées reste plus ou moins stable depuis une quarantaine d'années, évoluant entre 825 et 878 millions d'humains concernés. Faisant des objectifs du millénaire (diviser le nombre de personnes affectées par deux entre 2000 et 2015) une chimère infernale. L'étude plus fine des profils nutritionnels réalisée par pays, également disponible sur un des sites de la FAO pour certains pays, révèle toute la complexité du problème à régler.