Aller au contenu principal

À Sarrians, Syngenta crée les légumes de demain


> 1 180 ha de variétés de tomates sont cultivés par Syngenta en Provence.
En Provence, la firme semencière profite de bonnes conditions pédoclimatiques pour créer de nouvelles variétés de poivron, tomate, melon et courgette adaptées aux spécificités des différents marchés mondiaux. Reportage.

Sur un petit périmètre, à cheval entre le nord des Bouches-du-Rhône et le Vaucluse, la Provence regroupe la quasi-totalité des firmes semencières. Syngenta n'échappe pas à la règle. Le groupe a récemment ouvert les portes de sa station de recherche de Sarrians. « Ici, nous bénéficions de conditions pédoclimatiques très favorables, explique Régis Cambon, responsable du centre. Un ensoleillement de 260 jours par an, des printemps froids à la plantation, des étés chauds et secs à la récolte, nous permettent de tester in situ le comportement des espèces et des nouvelles variétés pour le marché de printemps. »

La tendance dominante est la recherche du goût "

” Syngenta décrit Sarrians comme « le pôle mondial d'excellence » pour les quatre espèces que sont le poivron, la tomate, le melon et la courgette. Le site qui bénéficiera prochainement d'importants investissements, assurent ses dirigeants, héberge huit sélectionneurs et leurs cinq assistants accompagnés de cinquante permanents et trente-cinq saisonniers. « L'objectif de la recherche et de la sélection de nouvelles variétés, rappelle Denis Tardit, directeur général de Syngenta France, est de répondre aux demandes du marché. Mais elle doit concilier les besoins du consommateur, de la distribution, des metteurs en marchés et des agriculteurs ». Il faut de plus, « adapter les variétés aux marchés mondiaux qui ont des références différentes », poursuit-il. Certes la tendance dominante est à la recherche du goût, et dans ce domaine, le marquage moléculaire ouvre de grandes perspectives. La technologie est réalisée sur le site dédié de Toulouse et permet d'identifier rapidement les gènes recherchés, donc de gagner du temps.

Raccourcir les cycles de sélection

« Nous recherchons des outils, indique Matthieu Nicolas, sélec-tionneur de poivron, pour rac-courcir les cycles de sélection qui pourraient passer de 15 à 8/10 ans. Les biotechnologies comme la découverte récente du génome du poivron sont des outils encore chers à mettre en œuvre mais pleins d'avenir. »

Sur le marché français, Syngenta se trouve en position dominante avec ses variétés de tomates sous serres (1 180 hectares), pour 20 à 25 % des parts de marché (PDM) ; en courgettes 2 600 hectares, deux tiers de PDM ; en poivrons, 15 à 20 % de PDM, mais la sélection est surtout destinée à l'Espagne ; et 12 700 hectares de melons soit 25 à 30 % de PDM. La sélection doit également intégrer les demandes spécifiques des différents marchés.

Répondre aux spécificités des différents marchés

« Il est indispensable de travailler avec la plus grande diversité variétale possible, souligne Éric Bontems, sélectionneur de tomates, pour combiner les gènes qui répondront à ces spécificités. » Parmi les exemples éloquents, celui de la tomate rose, qui a fait un flop sur le marché français, mais qui est très demandée en Chine et au Japon. En fait, une simple histoire de couleur d'épiderme, transparent pour la rose et jaune pour la tomate rouge ! Ou encore celui du melon « écrit », très demandé en Italie, moins en France où il devra avant tout être plus sucré pour répondre à de nouveaux usages.

Le semencier évoque encore de la courgette blanche peu connue en France, mais très appréciée au Proche-Orient. Elle est demandée en petit calibre en Turquie où elle est farcie, mais de taille plus importante dans d'autres pays du Golfe et au Moyen-Orient.

Si l'adaptabilité se joue sur des détails, dans les grandes lignes, l'augmentation des rendements pour répondre à l'augmentation de la population mondiale, la recherche de variétés plus résistantes à certaines maladies pour limiter les intrants et préserver l'environnement, forment les grands axes de la recherche mondiale auxquels Syngenta n'échappe pas.

Les plus lus

poules pondeuses en élevage au sol
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 14 août 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

petit veau dans sa niche
Prix des petits veaux : après une courte baisse cet été, la tension revient

Les prix des petits veaux se sont tassés au mois d’août, tout en restant à des niveaux inédits pour la période. Mais la baisse…

Chargement d'un camion de pomme de terre. Acheminement sur un tapis.
Pourquoi les prix des pommes de terre industrie ont-ils tant plongé cet été ?

Les volumes de pomme de terre primeurs pour l’industrie qui ne sont pas contractualisés ne trouvent actuellement pas preneurs…

brebis en bergerie
« En trois ans, on a perdu 617 000 agneaux ! » : comment la filière ovine veut enrayer la baisse de production

Les abattages d’agneaux reculent depuis 4 ans, mais la filière croit au potentiel et pousse à travailler au cœur de chaque…

viande dans un carton
Viande bovine : pourquoi notre déficit commercial s’est réduit de 10 000 t au premier semestre 2025

Les exportations françaises de viande bovine progressent au premier semestre, malgré le manque de disponibilité et les prix…

bateau porte conteneur
Viande bovine : pourquoi les exportations australiennes battent des records début 2025

La hausse de la production australienne de viande bovine rencontre une demande mondiale particulièrement dynamique. Résultat,…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio