Santé : le lait réhabilité par les Académiciens
Les résultats de l'étude INCA 2 dévoilés il y a quelques mois ne sont pas rassurants pour les produits laitiers, avec une diminution de la consommation entre 1998 et 2006, notamment chez les adolescent(e)s et les personnes âgées. Le constat est fâcheux puisque ces deux périodes sont fondamentales, pour la constitution d'un capital osseux et son maintien. Pour le professeur Bernard Salle, de l'Académie de Médecine, « le lait et les produits laitiers ont un grand intérêt : ils les seuls aliments à apporter autant de calcium. Dans le soja ou le lait de soja, il plus difficilement assimilable », a-t-il déclaré mercredi, à l'occasion de la séance commune organisée par l'Académie d'Agriculture et l'Académie de Médecine.
Pas raisonnable de se priver de lait
Intitulé « est-il raisonnable de se priver de lait et de produits laitiers ? », ce rendez-vous a tordu le cou aux discours anti-lait qui ressurgissent de temps à autre. L’induction de cancers par les produits laitiers parfois annoncée a laissé perplexes les académiciens présents, qui ont cité des études au protocole similaire dont les résultats ne démontraient pas de lien.
En Italie, une étude prospective sur des sujets prédisposés au cancer de la prostate va être lancée pour y voir plus clair. Les vraies inquiétudes portent plutôt sur la consommation de lait et produits laitiers, qui, bien que très forte en France, est sur le déclin pour certaines classes d'âge. Elle se double d'une carence générale en vitamine D (plus forte dans le Nord), un élément indispensable à la fixation du calcium. Aux Etats-Unis, la diminution de consommation de lait a entraîné une baisse du pic de masse osseuse en dix ans, et les chercheurs vont demander une politique d'incitation à la consommation de produits laitiers. Pour Claude Jaffiol, académicien et spécialiste de l'obésité, le lait et ses dérivés présentent un intérêt dans son domaine, en agissant sur le métabolisme des graisses, des lipides et des sucres. Sans oublier que sur un plan économique, « ce sont les protéines les moins chères, avec celles de l'œuf ».