Sale temps sous les criées françaises
La baisse des prix des carburants au quatrième trimestre aura permis à la pêche française de finir l'année sur une note légèrement positive. Les récents chiffres divulgués par l'Ofimer confirment néanmoins une année globalement sombre pour les halles à marée françaises. Par rapport à 2007, les quantités mises en vente reculent de 10%. La grève des pêcheurs en mai et les arrêts temporaires de pêche sur l'anchois et le cabillaud expliquent en partie cette baisse.
Contrairement à d'autres secteurs, les professionnels des produits de la mer n'ont pas réussi à compenser ce recul par une hausse des prix. Confrontés au faible prix des poissons d'importation (dopés par un dollar faible en 2008) et à une demande peu dynamique, les produits de la mer frais se sont vendus en criées à un prix similaire à 2008 (+1% pour le prix moyen). Certaines espèces, plutôt nobles, ont même enregistré une forte dévaluation, comme la sole, le bar ou le merlu. Le merlan, malgré une baisse des quantités débarquées de 11%, connait un recul des prix de 16% (à 1,61 euro/kg). Même constat sur l'anchois avec un prix moyen en retrait de 6% alors que les volumes se rétractent de 24%.
Globalement les ventes sous halles à marée pour les principales espèces ont atteint 595 millions d'euros en 2008, soit 11% de moins que l'année passée. La Bretagne et la Normandie sont principalement concernées. Les criées de Concarneau (-7%), Erquy (-12%), Granville (-28%), Le Guilvinec (-8%), Lorient (-6%) ou encore St Guenole (-8%) enregistrent de sérieuses baisses de chiffre d'affaires.
Boulogne-sur-Mer n'est pas épargné, avec des quantités vendues en recul de 9% et un prix moyen en baisse de 2%. L'année 2009 s'annonce meilleure pour le premier port français avec la hausse des quotas de cabillaud concédée par Bruxelles.