Salaisons : Lacaune veut se faire connaître
De notre correspondante
en Midi-Pyrénées
« Nous sommes, tout d’abord, partis du constat que le grand public connaissait mal les salaisons de Lacaune et qu’il fallait accroître notre taux de notoriété auprès des consommateurs, raconte Jacques Pistre, salaisonnier à Lacaune (Tarn), chargé de la communication au sein de l’Apsalac (Association de promotion des salaisons de Lacaune). Puis nous nous sommes dit que cette production était intimement liée au terroir, à son altitude, à son climat, à la nature qui l’entoure, et la mairie et l’office de tourisme se sont alors ralliés à l’idée de mettre en place un plan marketing commun. »
Les trois structures ont alors choisi le thème de l’enfant sauvage, enfant qui est né et a grandi dans les bois de Lacaune, au xixe siècle, et dont l’histoire avait notamment été mise en images par le cinéaste François Truffaut. Symbole de « nature préservée, riche, forte et rude à la fois, et de caractère fort », « lien entre le passé, le présent et l’avenir », cet enfant sauvage a donné lieu à une campagne de communication sur le thème « Sauvage comme… » s’appliquant aux produits, aux territoires, au patrimoine… selon les messages à décliner.
En matière de salaisons, le plan marketing porte sur la distribution en grandes surfaces de 100 000 booklets destinés aux consommateurs, de 1 000 affiches format abribus (120X170), conçues pour habiller des îlots d’animations-dégustations, et de 4 000 présentoirs à saucisses sèches et saucissons. A cela s’ajoutent 100 000 exemplaires d’un dépliant touristique trois volets, réalisé par la mairie et l’office de tourisme, et un film publicitaire télévisé, en cours de création, qui devrait passer dès la fin de l’année sur les chaînes régionales du Sud de la France. Les booklets et les présentoirs ont été financés par les salaisonniers, les affiches par l’Apsalac et le dépliant par la mairie. La campagne de communication devrait durer cinq ans minimum, l’objectif étant d’aller jusqu’à dix ans, et de fédérer, éventuellement, en cours de route, d’autres entreprises agroalimentaires du territoire de Lacaune.
Une visite décisive pour l’AOC
Parallèlement à la mise en place de cette grande opération de communication, le Syndicat pour l’appellation de la salaison sèche des Monts de Lacaune se prépare à recevoir, en mars, une dernière visite de l’Inao, qui devrait être décisive pour sa demande d’AOC, une démarche qualité entamée il y a douze ans. « Si la demande n’aboutit pas en mars, nous pourrions prendre la décision de nous orienter vers une IGP, poursuit Jacques Pistre. Celle-ci nous permettrait à la fois de garder le nom de Lacaune et de lisser les plus-values, qui seraient alors réalisées sur l’ensemble de la carcasse (alors que l’AOC ne concernerait que le jambon), ce qui est aussi un aspect important pour les salaisonniers. »
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