Salaisons du Mâconnais rebondit en Label Rouge
Une reconquête de volumes est engagée aux Salaisons du Mâconnais. Le spécialiste du saucisson sec espère grimper cette année de 4 000 à 4 800 tonnes, niveau qui était déjà le sien en 2007. « On compte sur le Label Rouge pour surmonter ce trou d'air,annonce le directeur général Philippe Humbert. De nouveaux marchés ont été décrochés avec les marques de distributeurs de Casino, Monoprix, Lidl. Système U nous a confié la fabrication de ses produits économiques Bien Vu, pour toute la France. A cela s'ajoutent d'autres dossiers en cours. » Voilà qui devrait permettre d'effacer la perte en 2008 d'un très gros marché avec Leclerc, premier client à l'époque. Ce souvenir est d'autant plus douloureux qu'il est intervenu en pleine phase d'investissement.
4 millions d'euros ont été injectés dans le projet
Les Salaisons du Mâconnais (chiffre d'affaires : 22 millions d'euros) viennent d'achever l'extension de l'usine située à Pierreclos (Saône-et-Loire). 4 millions d'euros ont été injectés dans le projet. Cela permet d'ajouter 2 200 m 2 de surfaces et d'atteindre une capacité de production hebdomadaire de 200 tonnes de produits mis en œuvre. Les travaux, achevés il y a un mois, se sont déroulés sur deux étages. Au rez-de-chaussée, l'entreprise a installé une unité de décongélation supplémentaire. Il s'agit principalement de locaux de stockage. A l'étage, de nouvelles installations d'étuvage et de séchage ont été mises en route. Une réorganisation des flux est aussi intervenue. « L'outil, qui date des années 80, devait évoluer, après plusieurs agrandissements successifs », précise le directeur général.
Ces évolutions s'inscrivent dans un contexte difficile pour les salaisonniers. « Les cours du porc sont assez soutenus depuis l'an dernier, souligne Philippe Humbert. Nous n'arrivons pas à répercuter les hausses auprès des distributeurs. Ça devient tendu en termes de rentabilité et aucune amélioration n'est en vue. « La crise économique aggrave le problème. Salaisons du Mâconnais évolue dans un marché particulièrement difficile. Le saucisson sec est un produit associé au plaisir,rappelle-t-il. Avec les difficultés de pouvoir d'achat, le consommateur s'oriente davantage vers le jambon ou d'autres basiques. »
Le bourguignon espère toutefois un développement en bio, pour lequel il détient la licence AB 2009. Le saucisson à base de porc fermier est aussi dans ses cordes. Salaisons du Mâconnais se dit prêt à répondre aux appels d'offre des distributeurs pour ces deux types de produits. Un autre développement possible concerne l'export, qui pèse actuellement 6 % des ventes (en incluant les Dom Tom). De nouveaux débouchés sur l'Allemagne sont notamment visés.