Rungis confirme ses ambitions internationales
«Développer les actions à l’export »et « accentuer le travail vis-à-vis de la RHD » : tels sont les deux objectifs que s’était fixés Rungis pour 2006. Dans le rapport annuel que vient de diffuser le Min, Marc Spielrein, le président de la Semmaris, se félicite des résultats obtenus dans ces deux domaines. Le renouveau des abats illustre les résultats de la politique menée en direction de la restauration. « La consommation de produits tripiers a pu rebondir de façon impressionnante grâce à une communication efficace de la profession, qui a encouragé les restaurants à remettre à l’honneur ce type de spécialités (foie de veau ou ris de veau en restauration commerciale, langues et rognons en restauration collective…) », peut-on lire dans le rapport annuel. Résultat, les entreprises du secteur tripier ont maintenu en 2006 des volumes d’arrivage à 28 000 tonnes.
La politique commerciale du marché vers la RHD n’a pu cependant enrayer la baisse globale des volumes transitant par Rungis en 2006. Ceux-ci se sont à nouveau effrités de 2 % (lire le détail en encadré). Cette baisse est cependant à remettre dans son contexte, commente David Bourganel, le directeur marketing de la Semmaris. « L’évolution des volumes est relativement satisfaisante si on la compare à celle de la consommation de produits frais, notamment de fruits et légumes, en baisse actuellement, et à la situation délicate traversée par la grande distribution sur ces pro-duits ». Surtout, cette tendance n’a pas affecté l’évolution du chiffre d’affaires du marché. Le CA réalisé par les grossistes s’élève à 5,137 milliards d’euros, en hausse de 3,7 %.
Les entreprises doivent ces chiffres positifs à la meilleure valorisation des débouchés et à la diversification des débouchés commerciaux, illustrée par ledéveloppement des ventes vers la province et des exportations. « Ce sont les ventes hors de l’Île-de-France qui tirent notre acti-vité,reconnaît David Bourganel. Si 65 % de nos ventes sont toujours réalisées vers la région, 25 % sont désormais effectuées sur le reste du territoire et 10 % à l’exportation. » L’international est devenu une priorité pour la Semmaris et pour les grossistes du MIN, tant pour ce qui concerne la clientèle que le « sourcing », l’approvisionnement en matière première. Rungis s’apprête ainsi à ouvrir un bureau commercial à Londres, poursuit des contacts déjà très avancés avec la Chine, organise régulièrement des déplacements, comme récemment à Dubaï (où l’on compte près de 500 hôtels de luxe) ou en Lettonie. « Pour certaines entreprises de Rungis, ce n’est guère plus compliqué d’approvisionner en viandes un 5 étoiles à Dubaï qu’un restaurant à Paris », fait remarquer David Bourganel. Ce dernier insiste également sur la nécessité pour les grossistes d’être toujours en alerte à propos de leur approvisionnement, notamment à l’export. « Je suis persuadé que la maîtrise du sourcing sera l’une des conditions des succès à venir », conclut-il.