Retrouver des couleurs
Vinexpo, qui ouvre ses portes dimanche, arrive à point nommé pour la viticulture française, actuellement en pleine crise d’identité. Le salon bordelais est en effet l’occasion pour les appellations et les marques françaises de se frotter à une concurrence que la France a trop longtemps négligée. Or une grande partie de l’avenir des vignobles français se joue auprès des acheteurs étrangers, qu’il s’agisse des grandes chaînes de cavistes, de supermarchés ou des centaines de milliers d’acheteurs individuels qui viennent en France chaque année, notamment pour le vignoble. Car il ne faut pas se faire d’illusions. Les perspectives de développement de la consommation intérieure sont bouchées, tant l’environnement culturel et social s’est radicalisé, en Europe de l’Ouest, contre l’alcool. C’est ainsi que l’on a pu voir il y a quelques jours une grande marque de cidre vanter son caractère de boisson peu alcoolisée en brocardant énergiquement les whiskys et autres spiritueux (qui ont d’ailleurs demandé le retrait de la publicité). C’est donc auprès de la clientèle étrangère que tout se joue. De fait, les marchés émergents ne manquent pas, de l’Europe de l’Est à la Chine. Les consommateurs de ces pays, dont le pouvoir d’achat ne va cesser de croître dans les prochaines années, ont en tête la renommée du vignoble français. Encore faut-il ne pas les décevoir et disposer des moyens nécessaires sur les marchés mondiaux pour les séduire. Les concurrents de la France ont bien conscience de cet avenir prometteur. Avec des exposants venus de 47 pays et une surface d’exposition volontairement limitée à 41 000 m2, le 13e Vinexpo affiche complet.