Retournement de tendance
Période du 22 au 28 avril Cette rubrique est une rétrospective de la conjoncture pour la période citée en référence, ce qui peut entraîner un décalage apparent par rapport à la situation du marché au moment où ce journal parvient au lecteur. Nous suivons donc par ailleurs l’évolution de la tendance par un point dans nos éditions du mercredi et du vendredi et, si l’actualité l’exige, par des commentaires ponctuels dans nos autres éditions quotidiennes.. La fin de la semaine 17 et le début de l’actuelle auront été marqués par un renversement de tendance survenu avec l’annonce de l’épidémie de grippe mexicaine (qualifiée inadéquatement de «porcine»), qui a eu des répercussions sur certains marchés financiers mais aussi sur les marchés des matières premières et plus précisément sur les matières premières agricoles. La crainte que cette alerte sanitaire n’entraîne des baisses de consommation de viande de porc n’est pas vaine, en raison des embargos déjà prononcés, et il est souhaitable que l’information du consommateur ne sombre pas dans le catastrophisme. Pour le moment, la répercussion de l’épidémie sur le marché même du porc se traduit au niveau mondial par une réduction des flux commerciaux visant les productions porcines du Mexique et des états-Unis ; mais pour combien de temps ?
Chicago déteint sur le marché européen
La réaction de Chicago (voir par ailleurs) est donc logique et elle se répercute sur le marché européen. Le cours du blé, qui s’était sensiblement raffermi la semaine dernière, est revenu à la case départ (voir ci-contre). Le net raffermissement avait, entre autres, des raisons techniques avec la liquidation de l’échéance mai sur Euronext, mais aussi des spéculations climatiques, allant de l’humidité excessive aux états-Unis à la sécheresse en Ukraine ou, plus près de nous, du déficit hydrique dans les grands bassins céréaliers français du Nord Loire.
Sur ce dernier point, le retour de la pluie est rassurant, d’autant que les cultures ne présentaient pas un mauvais aspect jusqu’alors. Cet accident sanitaire plonge donc le marché céréalier dans le désordre. Le maïs a suivi modérément la baisse du blé ainsi que l’orge (voir ci-contre).
Pas d’offres françaises à l’intervention
Notons qu’il n’y a toujours pas eu d’offres françaises d’orge à l’intervention alors qu’elles se sont poursuivies dans l’Est de l’Union européenne et se sont même accélérées en Finlande et en Allemagne, où elles atteignent maintenant 88 200 tonnes. Elles dépassent les 700 000 tonnes dans l’ensemble de l’UE alors que le stock de maïs se réduit légèrement, à 590 000 tonnes. En ce qui concerne les contingents d’importation de blé à droit réduit pour le 2 e trimestre, 594 961 tonnes ont été réalisés immédiatement, le solde de maïs à droit 0 pour l’ensemble du 1 er semestre est également exécuté alors qu’il reste 263 0000 tonnes sur les 306 000 tonnes du contingent d’orge à droit réduit à exécuter.