Relancer l’export, une priorité ?
L’excédent des échanges agroalimentaires français a chuté à 321 M€ en février 2017, soit un recul de 318 M€ par rapport à février 2016. Il s’agit du niveau le plus bas depuis 1994. La baisse résulte de la combinaison d’une chute des exportations de 5 % et de la progression des importations de 2 %. Situation catastrophique ? Pas pour l’Association nationale des industries alimentaires (Ania) qui voit des signes positifs derrière ces grandes tendances négatives. « Sur les deux premiers mois de l’année 2017 par rapport à la période équivalente de 2016, les exportations de produits agroalimentaires ont progressé de 5 %. Les contributions les plus significatives concernent notamment les boissons, le café, le thé, les biscuits mais aussi les jus de fruits », écrit l’Ania dans un communiqué. Et de paraître se satisfaire que « la France reste le 4e exportateur de biens alimentaires transformés (derrière les États-Unis, l’Allemagne et les Pays-Bas, ndlr) ». Il n’est pas mauvais d’afficher un certain optimisme, mais à regarder de près, les chiffres des produits transformés avancés par le service de statistiques du ministère de l’Agriculture ne sont pas mirobolants ! En cumul sur deux mois à février 2017, la France a réduit son solde commercial en fromages de 5 %, en produits à base de céréales de 10 % et en viandes porcines de 66 % ! Et a accru son déficit pour les produits préparés de la pêche, les produits à base de fruits et légumes, les biscuits, pâtisseries et pâtes. Michel Nalet, vice-président Europe et international de l’Ania, veut croire que « les perspectives de croissance à l’export sont nombreuses » pour les IAA et qu’elles ont besoin d’être inspirées. Il est vrai que les PME ont parfois peur de se lancer, effrayées notamment par les barrières réglementaires et douanières. Business France et la Douane viennent de passer un accord pour leur faciliter les choses. D’autres pistes réglementaires ou financières méritent d’être travaillées et vite pour reconquérir des parts de marché. Espérons que le prochain gouvernement en fera une priorité pour redonner de la valeur aux entreprises en France et créer de l’emploi.