Aller au contenu principal

Régent TS : quelles solutions alternatives ?

Si l’interdiction était décidée, d’autres moyens de protection des cultures devraient être trouvés. 

Le ministre de l’Agriculture Hervé Gaymard devait intervenir hier soir pour décider de l’avenir du fipronil, le principe actif de l’insecticide Régent dont la vente a été suspendue mercredi dernier sur décision judiciaire. Dans la matinée d’hier, Roselyne Bachelot se prononçait pour «l’interdiction totale» des insecticides Gaucho et Régent, y compris les stocks, estimant que ces produits « menacent les abeilles». Classé « T+» soit « très toxique» depuis le 11 mars 2003, le fipronil est sous les feux de l’actualité depuis la parution d’un livre de Philippe de Villiers, et la mise en examen du p-dg de BASF Agro, fabricant du Régent TS. Depuis plusieurs années, de nombreux départements du Centre-Ouest, du Sud-Ouest et du Midi sont concernés par une surmortalité des abeilles dans des zones où sont utilisés le Gaucho (molécule imidaclopride) et le Régent TS (molécule fipronil).

Pour Philippe de Villiers, au-delà de ses effets sur les abeilles, le fipronil présente des dangers pour les agriculteurs (par inhalation) et pour les consommateurs de lait, surtout les jeunes enfants. Une position également adoptée par Marie-Hélène Chancelier, secrétaire générale de la Confédération Paysanne. « Le fipronil est un insecticide systémique, qui se répand après les semis. On le retrouve par exemple dans les matières grasses du lait».

Dans le cas où M. Gaymard déciderait l’interdiction du fipronil, les agriculteurs seraient alors confrontés à un problème nouveau : comment protéger leurs cultures ? Les industriels du secteur phytosanitaire, qui défendent l’usage du Régent TS et du Gaucho, avancent qu’une telle interdiction pourrait signifier un retour à la pulvérisation d’insecticides et de désherbants plus nocifs. « Le traitement des cultures avec ces deux produits est le moins dangereux actuellement, puisque le Gaucho ou le Régent TS sont des produits utilisés pour l’enrobage des semences, et que les agriculteurs n’ont pas à les manipuler directement», a déclaré vendredi à l’AFP le directeur de l’Association générale des producteurs de maïs, François-Gilles Le Theule.

Le retour aux pulvérisations aériennes

L’interdiction de ces produits entraînerait « la nécessité de traitements aériens» par pulvérisation, risqués sur le plan environnemental et aussi moins efficaces, a-t-il ajouté. Le retour à de telles pulvérisations « serait une abomination», selon Mme Chancelier. « Il faut tout d’abord retirer le fipronil du marché et pratiquer une agriculture différente, comme ne pas pratiquer de cultures successives sur la même terre. Il existe d’autres voies» conclut la secrétaire générale de la Confédération Paysanne. D’autres voies, il n’en est pas question pour l’AGPM. Face à la remise en cause des traitements de semences, l’Association tient à rappeler dans un communiqué qu’ils constituent « un progrès pour l’agriculture et la société».

Quelle que soit la décision prise par le ministère de l’Agriculture, les problèmes seront loin d’être terminés. En cas d’interdiction du Régent, se posera alors la question de la gestion du stock de semences traitées. Et surtout, il restera à mettre au point de nouveaux moyens de protéger les récoltes.

Rédaction Réussir

Les plus lus

transport terrestre animaux
Transport des porcs : une nouvelle loi qui pourrait coûter 107 millions d’euros à la filière

Une possible évolution de la législation du transport ne garantira pas forcément le bien-être des porcs. C’est ce que relève l…

Charcuterie
« Si on veut du porc français, il faut créer des élevages en France »

Les charcutiers sont frappés de plein fouet par la baisse de production porcine en France. Elle entraîne une hausse des…

« La France importe déjà du Mercosur pour 1,92 milliard d’euros de produits agricoles et agroalimentaires »

Ingénieur de recherche en économie de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (…

Nouveau record des prix du beurre : « Ça ne reflète pas le marché »

La cotation Atla du beurre cube a franchi un nouveau sommet historique sur la semaine 48, alors que la tendance de marché est…

conteneurs au port du havre
Mercosur : Produits laitiers, vins et spiritueux, ces filières ont-elles un intérêt à l’accord ?

Alors que la colère agricole retentit de nouveau, rallumée par l’approche de la conclusion d’un traité avec le Mercosur, la…

représenant de l'UE et du mercosur
L’UE et le Mercosur signent l’accord, à quoi s’attendre pour l’agriculture ?

Après 25 ans de pourparlers, l’Union européenne et le Mercosur ont conclu un accord commercial, mais des voix s’élèvent déjà…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio