Refresco Gerber amplifie son activité française
Difficile de suivre la croissance du groupe Refresco Gerber depuis 2013, année où les deux groupes ont fusionné pour devenir le leader européen de l'embouteillage de boissons soft. Après une légère période de restructuration et d'organisation, Refresco Gerber passe maintenant dans sa phase de croissance. Le groupe n'en est d'ailleurs qu'à ses débuts, puisqu'il est entré en bourse en mars dernier sur le marché d'Amsterdam. Une opération qui lui a permis de se valoriser à plus de 1,1 milliard d'euros et de lever quelque 600 millions d'euros. De quoi pouvoir programmer des projets industriels importants.
En France, la croissance s'accélère au second semestre 2015. En effet, l'unité de Margès dans la Drôme vient d'inaugurer une cinquième ligne de production, portant ainsi sa capacité de production de 270 millions de cols à 350 millions de cols. La nouvelle ligne aseptique est dédiée aux boissons non gazeuses, comme le reste de l'usine. La création de cette ligne a nécessité plus de dix-huit mois de travaux pour agrandir le bâtiment de 1 800 m2 et près de 20 millions d'euros d'investissement. « Ce projet est également une aventure humaine. Il a mobilisé trois ingénieurs à plein temps, quinze personnes dans l'organisation du projet, cinquante-six personnes ont été formées, ce qui représente près de 4 000 heures de formation. Enfin, la nouvelle ligne va permettre de créer vingt emplois sur le site », précise Vincent Delozière, directeur général France de l'entreprise. Outre le projet industriel, Refresco mène sur son site de Margès un projet de construction lié à l'agrandissement de ses bâtiments administratifs. Il s'agit d'un investissement bien moins important, mais qui montre bien la volonté du groupe de se développer sur tous les fronts.
Une plateforme logistique dédiée à PepsiCoSi Refresco Gerber ménage son outil de production pour anticiper sa croissance dans les années qui viennent, il n'en n'oublie pas pour autant la fin de la chaîne de production avec l'amélioration de la supply chain.
“ Nous produisons près de 90 % des volumes de PepsiCo
Le groupe vient de mener avec son client PepsiCo et son prestataire en logistique depuis plus de ” quinze ans, LTR, un projet titanesque dans la Loire. Celui-ci a consisté à construire, en à peine cinq mois, un nouvel entrepôt logistique à Renaison, une petite commune située à quelques kilomètres de l'unité de production de Saint-Alban, spécialisée dans le conditionnement de boissons gazeuses. Jaugeant une superficie de 24 000 m2 , la plateforme dispose d'une capacité de stockage de 22 000 palettes au sol et a nécessité un investissement de 11 millions d'euros. « Ce projet répond à plusieurs ambitions qui lient étroitement Refresco, LTR et PepsiCo. Pour ce qui nous concerne, nous voulions répondre à la hausse d'activité de notre groupe et plus particulièrement de notre unité de Saint-Alban. Nous souhaitions aussi pouvoir accompagner PepsiCo, dont nous produisons près de 90 % des volumes, dans ses perspectives de croissance. En effet, le groupe observe une croissance soutenue depuis plusieurs années et projette de prendre encore des parts de marché. Enfin, nous voulions massifier nos stocks sur un dépôt unique afin d'optimiser la chaîne logistique », explique Vincent Delozière. La nouvelle plateforme de Renaison est entièrement dédiée aux produits du groupe PepsiCo. C'est désormais de là que partiront plus de 90 % des produits du groupe pour la France.
Quel avenir pour l'unité du Quesnoy ?Si Refresco verrouille l'intégralité de sa chaîne d'activité pour les années qui viennent, ces investissements suffiront-ils pour les trois ans à venir ? Jean-Paul Guichard, directeur supply chain de PepsiCo France, assure que d'autres investissements seront nécessaires pour suivre la croissance de PespiCo à court terme. Et pour satisfaire son client, Refresco a beaucoup d'options disponibles. Sa capacité financière issue de son entrée en bourse pourrait lui permettre de réaliser des opérations de croissance externe. En fusionnant Refresco et Gerber il y a deux ans, Refresco a également récupéré une usine au Quesnoy (51). Pour l'instant positionnée sur le conditionnement en brique carton (cinq lignes de production), l'unité pourrait être agrandie sans problème puisque la réserve foncière existe. La maire de la commune, Marie-Sophie Lesne, espère d'ailleurs ce type de développement puisque cela pourrait générer un grand nombre d'emplois sur la zone.
Refresco Gerber est le leader européen de l'embouteillage avec plus de six milliards d'unités produites à travers ses vingt-sept sites de production implantés dans neuf pays européens. Le groupe emploie 4 100 personnes et réalise un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros. En France, Refresco Gerber compte 800 personnes réparties sur quatre unités de production à Margès (26), Saint-Alban (42), Quesnoy (51) et Nuit-Saint-Georges (21). Au total, le groupe dispose de dix-sept lignes de production et produit un milliard d'unités. Le chiffre d'affaires France est de 500 millions d'euros.
En attendant de prochains investissements, Vincent Delozière prendra de nouvelles fonctions au sein du groupe. Il deviendra au 1er septembre prochain le directeur général de l'intégralité du groupe européen.