Recherche et innovation à la portée des PME
«Nous vivons une période difficile et la majorité de nos entreprises passe un mauvais moment. Raison de plus pour poursuivre tous les efforts engagés en matière d’innovation et d’exportation », a déclaré Jean-René Buisson, président de l’Ania, lundi au Sial. Il lançait alors officiellement le site www.ania-recherche.net. L’objectif de cet outil est de « faciliter la vie des PME en leur donnant accès à un réseau de compétences scientifiques et de partenaires potentiels ». Didactique ce site propose aux industriels souhaitant monter un projet de R & D : une liste de partenaires potentiels, le type d’aides accessibles et un déroulé des étapes à suivre. Il explique également l’enjeu du projet européen Truefood, programme de recherche doté de 23 millions d’euros sur 4 ans, dont le but est d’augmenter la compétitivité de l’industrie alimentaire européenne, et plus particulièrement celle des produits traditionnels.
« Food for Life » in french
Partenaire de ce programme, l’Ania s’est donnée pour mission de transférer auprès des PME les résultats des avancées techniques et des études menées dans ce cadre. Plusieurs journées de formations gratuites sont organisées en ce sens.
Les deux prochaines porteront sur « étiquetage et allégations nutritionnelles » (le 18 novembre 2008) puis « comment intégrer la dimension nutrition dans la formulation des produits traditionnels ? » (le 19 novembre).
Enfin, parce que l’innovation devient un élément clé dans la compétitivité et la survie des PME françaises de l’alimentaire, l’Ania et l’Actia (association de coordination technique pour l’industrie agroalimentaire) ont décidé d’orienter les programmes de la recherche française et européenne vers les besoins des industriels. Initiée en juillet 2005 à Bruxelles par la confédération des industries agroalimentaires européennes (CIAA) la plateforme technologique « Food For Life » a été déclinée à la française. Lancée officiellement mardi, elle regroupe 19 industriels (dont Bongrain, Danone, Nestlé, Roquette, LDC...), distributeurs, administrations, organismes financier, écoles, universités et centres de recherche publics.
Présidée par Patrice Robichon, conseiller scientifique de Patrick Ricard, cette plateforme a été reconnue officiellement par les pouvoirs publics. Outil de projection (à l’horizon 2020), sa mission principale consiste à définir l’agroalimentaire de demain afin d’anticiper les besoins en R & D des industriels de l’agroalimentaire. Un agenda de recherche stratégique vient d’être édité. Il liste les 5 défis à relever dans les 10 ans à venir : comprendre le consommateur français, étudier les liens entre régime alimentaire français et santé, développer des produits répondant aux attentes des consommateurs, faire évoluer l’expertise en sécurité sanitaire et atteindre un système durable de production. L’objectif général sous-jacent porte sur « la défense des valeurs alimentaires françaises ».
« Concrètement cette plate-forme peut nous aider à décortiquer les vertus du pain traditionnel pour les reproduire sur le plan industriel, et éviter le plus possible les effets délétères générés par l’industrialisation », s’enthousiasme Jean-Luc Simon, directeur R & D chez Lesaffre (1er levurier mondial, 1 Md Eur de CA), partenaire de Food For Life France. Si parmi les 19 industriels associés à la plateforme, on trouve surtout des grands groupes comme Lesaffre, l’Ania assure qu’une des missions de Food For Life consiste à « faciliter la capitalisation et l’exploitation des résultats acquis par les programmes de recherche sur l’alimentation » en les disséminant auprès des TPE et PME.