Ralentissement de la croissance du périmètre coopératif
> Yves Le Morvan et Philippe Mangin, respectivement DG délégué et président de Coop de France.
L « a croissance du périmètre coopératif se poursuit même si l'année 2014 marque un certain ralentissement », a commenté Philippe Mangin, président de Coop de France, le 11 décembre dernier, lors de la traditionnelle présentation annuelle de l'évolution du périmètre coopératif. Alors que le nombre d'entreprises a reculé de 2 800 à 2 750, le chiffre d'affaires du secteur a seulement crû de 0,58 % à 84,8 milliards d'euros (après une hausse de 1 % en 2012 et de 0,7 % en 2013). Et encore « ce bilan (d'octobre 2013 à octobre 2014, ndlr) n'intègre pas la sortie de Gad du périmètre », souligne Yves Le Morvan, directeur général délégué de Coop de France. Les soixante-treize opérations enregistrées cette année ont porté en majorité sur des fusions entre coopératives : Sodiaal Union et 3A ; Coralis et Agrial ; Terrena et Val Nantais… « Mais la croissance provient surtout des grands groupes qui se portent toujours un peu plus vers l'étranger », précise Yves Le Morvan, et d'évoquer l'achat du Thaïlandais Seed Asia par Limagrain, d'une amidonnerie chinoise par Tereos ou encore du Suisse Pancosma et du Brésilien Total Alimentos par InVivo SA. « Les leaders des leaders ont le plus crû. Ainsi InVivo, Sodiaal, Agrial et Axéréal ont vu leur chiffre d'affaires doubler ou tripler depuis 2006 », commente-t-il. Pour autant, si sept coopératives françaises font partie du top 20 européen, « nos parts de marché s'érodent en Europe, regrette Philippe Mangin. Nous ne recensons pas d'alliance franco-européenne. »
“Nous avons besoin de plus grosses ETI à l'image des entreprises allemandes
« Cela étant, quelques signes nous rassurent », poursuit-il, évoquant des réflexions avancées dans plusieurs métiers entre InVivo et des coopératives anglaises et allemandes. « On compte quinze coopératives dans la catégorie des grands groupes et cent trente dans la catégorie des ETI. Le reste, ce sont des PME et TPE. Cette concentration va et doit se poursuivre. Nous avons besoin de plus grosses ETI (entre 500 millions et 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires) à l'image des ” entreprises allemandes », insiste le président de Coop de France. Une taille nécessaire pour résister face à la volatilité, investir, innover et gagner la bataille de l'exportation.
À ce propos, Philippe Mangin se félicite des investissements récents réalisés dans le secteur laitier : 80 millions d'euros chez Laïta ; 50 millions d'euros chez Isigny ; 30 millions d'euros chez Maîtres laitiers du Cotentin ; 60 millions d'euros pour Ermitage, sans parler de ceux réalisés par Sodiaal.