Quotas de cabillaud : la tension monte d’un cran
Ulcérés par la politique des quotas sur le cabillaud, des marins-pêcheurs de la côte d’Opale ont occupé les locaux des Affaires maritimes vendredi dernier. L’ensemble de la profession était bien décidé à exprimer son ras-le-bol. Depuis quelques jours en effet, la flottille boulonnaise est privée de pêche au cabillaud, les quotas fixés par Bruxelles ayant été atteints. Pour les 200 bateaux boulonnais, les pêcheurs ont en effet obtenu un quota de 230 tonnes pour la Manche Est en 2008. Un quota en baisse de 18 % sur 2007 sur la majeure partie des zones, exceptée celle de la mer du Nord où il a été relevé de 11 %. « Une situation qui fait l’affaire des Belges et des Hollandais », jugent les pêcheurs boulonnais. C’est un quota ridicule, estiment les représentants syndicaux des pêcheurs qui ont distribué des cabillauds aux passants et occupé les locaux des affaires maritimes. « Il y a beaucoup de cabillauds actuellement et les pêcheurs sont obligés de rejeter la moitié de leur pêche », précisait Jacques Bigot, représentant des pêcheurs CFTC. Cette action intervient quelques jours après que la DGCCRF a convoqué, le 9 avril dernier, 28 pêcheurs et mareyeurs dans les locaux de la gendarmerie du Portel. Une enquête avait débuté en fin d’année dernière, à une date où les Affaires maritimes avaient constaté à la débarque de plusieurs bateaux que les espèces pêchées n’étaient pas celles inscrites sur leur log books (livre de pêche). La DGCCRF aurait quant à elle constaté des irrégularités dans les factures entre pêcheurs, mareyeurs et poissonniers. Les professionnels de la pêche restent discrets sur cet épisode. Ce week-end, tout le monde était dans l’attente du conseil des ministres européens de la pêche qui devait se tenir à Luxembourg le lundi 14 avril.