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Quand les vignerons renoncent aux AOC pour du vin de pays

En 2000, 16 000 exploitants ont élaboré à la fois des vins d’appellation et des vins de pays. La perspective d’un meilleur revenu  les a poussés à renoncer à 10% de la récolte d’appellation.

En 2000, sur l’ensemble de la France, la mixité viticole était susceptible de concerner près de 40 % des surfaces d’appellation, dans les faits elle était pratiquée significativement sur un quart des superficies « revendicables » en AOC, révèle une étude publiée hier dans Agreste primeur. Au total la mixité a contribué à réduire de 10 % la production de vins d’appellation et à augmenter de 27 % celle des vins de pays. On entend par mixité la possibilité de faire des vins de pays dans certaines zones d’appellation. Cette étude à laquelle a participé l’Onivins pourrait relancer le débat sur l’extension de la mixité à certains bassins qui en étaient exclus jusque-là, le Bordelais en tête. En effet pour l’instant, les viticulteurs ne peuvent revendiquer aucun vin de pays sur un tiers du vignoble d’appellation. Il s’agit des vignobles de Gironde, Côte-d’or (à l’exception de vins de pays de petite zone), Haut-Rhin, Bas-Rhin, Rhône, Marne et Aube. A l’inverse, les vignobles du Sud-Est, à commencer par celui du Languedoc, sont les plus concernés par la mixité. En 2000, le tiers des superficies languedociennes « revendicables » dans une appellation a été utilisée pour élaborer des vins de pays. Beaucoup de vignerons des Corbières ont notamment fait ce choix pour des questions de revenu : le rendement en AOC dans cette zone étant de 55 hl maximum contre 80 à 90 hl pour les vins de pays. Les prix des appellations y étant plus rémunérateurs, la pratique de la mixité viticole ne concerne en revanche que 23 % des surfaces sous appellation en Roussillon et 18 % en Provence.

Statu quo en Gironde

En Val de Loire, la possibilité de faire du vin de pays du jardin de la France ne concerne que 4 % des surfaces. Elle est cependant fortement utilisée dans l’aire d’appellation Touraine, surtout lors de fortes récoltes. Dans les Côtes du Rhône, seules 2 % des surfaces revendicables en appellations sont utilisées en vins de pays. La raison de ce faible pourcentage tient dans l’écart trop grand entre la valorisation des appellations et des vins de pays dans ces zones. Enfin Agreste note que la mixité est autorisée mais n’était pas pratiquée en 2000 dans le Beaujolais, en Saône-et-Loire, dans le vignoble du Chablis, dans le Jura, en Savoie et dans de nombreux vignobles du Sud-Ouest tels ceux de Bergerac, de Cahors, de Buzet, de Tursan ou ceux de Béarn.

Cette étude paraît alors que la discussion sur l’accession de la Gironde aux vins de pays est actuellement au point mort. La forte récolte 2004 a relégué ce sujet au second plan derrière celui de la gestion des excédents. Ce thème sera à l’ordre du jour du prochain conseil de direction de l’Onivins le 19 janvier porchain.

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