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Qualité : le CIV dénonce un mélange des genres

Louis Orenga est opposé à un logo Bien-être animal. Il déplore aussi le faible poids des signes de qualité.

Le Club pour la qualité de la viande ne pouvait pas mieux choisir le thème de son 25 e anniversaire. Au programme de la réunion, qui s’est tenue mercredi à l’école professionnelle Grégoire-Ferrandi (Paris, 6 e) : une intervention pleine d’actualité du président du Centre d’information des viandes Louis Orenga sur les signes de qualité. C’est en effet le même jour que Bruxelles lançait une vaste consultation sur le sujet. L’opération, qui durera jusqu’à la fin de l’année, s’appuie sur un « livre vert » d’une vingtaine de pages. Dans sa version finale, le document de la Commission européenne met particulièrement l’accent sur les notions de bien-être animal et de protection des consommateurs.

« Les Français plus royalistes que le roi »

« Il y a un énorme problème sur les signes officiels de qualité, à savoir le mélange des genres, a estimé Louis Orenga. On confond, y compris à Bruxelles, l’aspect loyal et marchand avec ce qui relève de la demande du consommateur. D’un côté, il y a les attentes citoyennes, qui concernent l’ensemble des produits. De l’autre, les signes de qualité, qui répondent à un objectif de segmentation. » Le président du CIV est opposé à l’idée de mettre en place pour la viande un logo sur le bien-être animal. D’après lui, un tel critère n’a pas vocation à segmenter le marché. Le lancement du « livre vert » doit offrir la possibilité aux citoyens de faire part à la Commission européenne de leurs attentes en matière de qualité alimentaire. Une occasion pour le CIV de livrer une autre bataille contre la perception associant les produits biologiques et le Label Rouge à un niveau de qualité sanitaire.

Louis Orenga a déploré la faible importance des viandes de boucherie sous signe officiel de qualité. Leur part de marché varie de 0,1 % à 5 %. L’AOC se heurte à la difficulté de lier directement l’animal au terroir. « L’IGP est à priori intéressante, mais les Français sont toujours plus royalistes que le roi, a-t-il souligné. En Ecosse ou en Irlande, ce signe est utilisé à l’échelle du pays. Chez nous, il s’applique à des micro terroirs, qui n’intéressent personne. Résultat, on ne peut pas communiquer dessus. »

Bruxelles a fait part de son intention de simplifier le dispositif. Pour le bio, tous les critères utilisés dans l’UE seront harmonisés au 1er janvier 2009. Une perspective qui réjouit Louis Orenga, car, à l’instar de l’IGP, la France va plus loin que ses partenaires européens. « Avec le même cahier des charges que les Allemands, toutes nos races à viande deviennent bio », a lancé le président du CIV. Selon lui, il est préférable d’avoir des critères communs dans l’UE. Sinon, la France apparaît comme le mauvais élève en termes de volume de production bio.

Un problème que ne rencontre pas le Label Rouge. C’est le seul signe dont le poids apparaît significatif : 2,4 % de la production bovine, 4,5 % de la production de veau, 5 % de la production d’agneau. La STG reste quant à elle méconnue. Un projet est en cours, impliquant plusieurs Etats membres, sur les bovins du troupeau allaitant et le veau sous la mère. Celui-ci pourrait ne pas voir le jour, car la Commission envisage de faire disparaître ce signe de qualité, très peu utilisé en France.

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