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Pruvost Leroy renforce ses positions au nord de Paris


Fin 2009, les frères Pruvost ont racheté l'abattoir municipal (à gauche avant la reprise) dans lequel ils ont investi plus de 4 M€, se dotant ainsi d'une capacité de 20000 t/an de bovins. Début mars, le groupe a inauguré son nouvel atelier de découpe implanté au cœur des abattoirs et ayant nécessité 2,5 M€ d'investissement. L'objectif : affecter 50 % des volumes vers le désossage, le reste des carcasses étant destiné aux boucheries ou GMS.
Le groupe familial s'est spécialisé dans la vente de viandes régionales et de qualité. Il poursuit son développement aux côtés de Bigard et d'Elivia-Dawn Meats. Reportage.

Depuis début mars 2015, le groupe familial Pruvost Leroy, implanté à Saint-Hilaire-Cottes près de Lillers, (115 M€ de CA, 200 salariés) a mis en service son nouvel atelier de découpe implanté au cœur des abattoirs de Douai (59).

À la tête du groupe, les trois frères Philippe, Laurent et Jean Pruvost ont racheté cet outil en octobre 2009. Abattoir municipal à l'origine, il avait été acquis dix ans plus tôt par les trois principaux usagers du site de l'époque (les Établissements Loose, Lorthois et Dupuis). Dès sa reprise, Pruvost Leroy y investit plus de 4 millions d'euros pour le rachat et la mise aux normes des locaux (passage de la classe III à la classe II dès 2011) de façon à en booster la capacité d'abattage portée à 20 000 t/an. « C'était notre principal chaînon manquant », confie Laurent Pruvost, le directeur de la nouvelle SARL Douaisienne d'abattage qui table sur un tonnage 2015 de 14 000 tonnes.

Il permet surtout au groupe familial d'éviter les ruptures de charges rencontrées dans son atelier de Saint-Hilaire-Cottes, où les carcasses provenaient de trois abattoirs différents (Nœux-les-Mines, Fruges et Douai).

Marche en avant

L'investissement consenti dans ce nouvel atelier de découpe (plus de 2,5 millions d'euros) lui garantit ainsi de désengorger l'atelier historique. Celui-ci avait été totalement reconstruit en 2006 suite à un incendie survenu trois ans plus tôt, mais est actuellement totalement saturé. « En lien direct avec notre abattoir de Douai spécialisé dans les bovins, ce nouvel atelier va nous permettre de gagner en compétitivité », souligne Gabriel Lauberteaux, responsable production. Pruvost Leroy va pouvoir désormais spécialiser ses deux ateliers : Saint-Hilaire-Cottes pour la découpe ovine et porcine et Douai pour les bovins. « Notre objectif est d'affecter 50 % des abattages pour le désossage. Le reste des carcasses étant destiné à la boucherie traditionnelle ou GMS », explique Laurent Pruvost qui prévoit le recrutement de quinze personnes supplémentaires en 2015.

Nous avons innové dans l'ensachage automatique

Selon le propriétaire, il est encore un peu tôt pour évaluer les gains de productivité obtenus. « Mais la marche en avant est désormais notre principal point fort. Après ressuyage durant 48 à 72 h, les demi-carcasses sont dirigées vers l'atelier grosse coupe, puis vers l'atelier de découpe », assure Gabriel Lauberteaux. Outre la réfection du bâtiment, les investissements consentis ont surtout porté sur le convoyage des caisses et les tapis, les matériels de pesée… permettant ainsi de rationnaliser au maximum l'atelier. « Nous avons également innové dans l'ensachage automatique. La pesée se fait via des écrans tactiles qui nous permettent d'accroître notre productivité tout en améliorant le confort de travail de nos salariés », précise de son côté Laurent Pruvost. Pour Gabriel Lauberteaux, la productivité de ce nouvel atelier n'est en rien comparable avec celle de Saint-Hilaire-Cottes. « Là-bas, nous découpions 30 t par jour sur trois tapis en deux horaires, de 4 heures jusqu'à 21 heures, avec trente salariés. À Douai, avec quarante salariés permanents pour le désossage bœuf, le volume actuel est de 35 t par jour, et nous n'avons plus que deux tapis et un horaire de 6 heures à 14 heures. Une évolution qui nous permet de nettoyer l'atelier l'après-midi au lieu de la nuit », souligne le responsable production.

L'UVCI, dernière étape ?

Créé en 1958 par le marchand de bestiaux Marcel Pruvost, père des trois fils, le groupe associe quatre activités distinctes. Il y a d'abord une exploitation agricole de 280 hectares avec atelier d'engraissement et d'élevage allaitant ainsi qu'une société de commerce de bestiaux créée en 2000 (Les bovins de nos terroirs) négociant environ 45 000 bovins par an issus principalement du Nord-Picardie. « Les 1 500 éleveurs de notre portefeuille constituent l'un de nos points forts », explique Laurent Pruvost.

Plus en aval, le groupe possède une société de cheville et de découpe créée en 1985 (la SAS Pruvost Leroy) au côté de la Douaisienne d'abattage créée en 2010 disposant d'un agrément spécifique pour l'abattage issu de la filière Charolais label Rouge. En 2014, la Douaisienne d'abattage (80 millions d'euros de chiffre d'affaires) a abattu 13 000 tonnes dont 20 % d'animaux Holstein avec une moitié de vaches de réforme. 10 % de ce tonnage sont destinés à la restauration hors foyer, 10 % à l'industrie, 35 % à la boucherie artisanale et 45 % à la GMS. « Nous approvisionnons toutes les enseignes (et peut-être demain McKey) », lâche Laurent Pruvost, qui évoque aussi l'ultime étape possible du développement du groupe : la mise sous UVCI.

CARTE DE L'ABATTAGE RÉGIONAL

La montée en puissance de l'abattoir de Douai (passant de 8 600 à 13 000 tonnes entre 2010 et 2014) met probablement un terme au véritable serpent de mer que constituait la création éventuelle d'un nouvel abattoir en Nord-Pas-de-Calais. Les pôles viandes sont désormais spécialisés : les Établissements J.M. Macquet affichent un savoir-faire dans la découpe du mouton à Fruges, et Bigard s'est spécialisé dans le porc à Saint-Pol-sur-Ternoise. Quant aux bovins, ils restent avant tout l'affaire d'Eli-via-Dawn Meats à Nœux-les-Mines, de Bigard à Feignies et de Pruvost Leroy à Douai. Des inquiétudes demeurent pour l'abattoir de porcs du Nouvion-en-Thiérache. Un violent incendie survenu en janvier dernier a contraint celui-ci à cesser son activité, mettant au chômage technique les vingt-huit salariés de cette Scop créée voici tout juste deux ans.

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