Pruneau : l’espoir vient de la Californie
Il n’est pas de bon ton de se réjouir des malheurs de ses concurrents, mais il faut avouer que parfois, les calamités tombent à point. Il en va ainsi du pruneau d’Agen français, qui sera probablement en partie sauvé cette année par la récolte catastrophique annoncée dans les vallées californiennes. Les producteurs américains ont en effet connu au moment de la floraison un coup de vent chaud qui a grillé les pollens, ne laissant sur les arbres qu’un potentiel de 60 000 à 70 000 tonnes de prunes contre 173 000 tonnes l’an dernier. L’appel d’air qui ne manquera pas de se produire sur le marché mondial par cette moindre présence de pruneaux californiens profitera-t-il aux produits français l’année prochaine ? Nombreux sont les opérateurs qui l’espèrent en tout cas pour vider une partie de leurs stocks (90 000 t l’automne dernier pour une commercialisation de 45 000 t annuelles en moyenne). Pour la récolte 2004 qui se profile, les prévisions de l’ordre de 35 000 t à la floraison ont été revues à la hausse depuis et une récolte de 45 000 t, voire un peu plus si l’été est favorable, est maintenant attendue.
Un plan de maîtrise conjoncturel
La filière a mis en place un plan de maîtrise conjoncturel basé l’écartement des plus petits calibres (au-dessus de 82 fruits nécessaires pour obtenir un kilo, contre plus de 100 l’année prochaine) et sur la création de références pour chaque exploitation. Calculée à partir des deux meilleures récoltes de ces cinq dernières années, cette référence servira à calculer le pourcentage de la récolte qui sera acheté, en fonction des besoins affichés par les transformateurs. Chaque producteur conservant la possibilité de livrer ses prunes hors quotas, sans qu’elles soient payées, et d’espérer que le marché tirera suffisamment pour qu’il soit rémunéré. Comme en 1996 -la surproduction avait été gommée par une récolte très faible l’année suivante-, la filière pruneau s’en remet donc aux caprices de la météo mondiale en n’agissant que conjoncturellement alors que le verger français, principalement situé en Lot-et-Garonne, doit pouvoir raisonnablement produire dans les années à venir plus de 50 000 tonnes de pruneaux par an.