Pruneau : les comptes d’une année record
La journée de la prune, qui se tenait jeudi dernier à Sainte-Livrade (Lot-et-Garonne) a permis de chiffrer une campagne 2004-2005 exceptionnelle. 63 000 tonnes de pruneaux ont été commercialisées lors de cette campagne. Un premier record étonnant pour la filière française. Le second, c’est que plus de 50 % des volumes commercialisés l’ont été hors des frontières.
Menacé d’une vaste crise de surproduction (88000 tonnes de pruneaux - soit deux années de commercialisation- s’entassaient dans les frigos en début de campagne), les producteurs ont pu bénéficier de l’absence sur le marché des premiers producteurs mondiaux, les Californiens, à la suite d’une récolte calamiteuse. La campagne en cours devrait se dérouler sous des auspices identiques même si les brèches laissées ouvertes par les Californiens, qui ont récolté 80000 tonnes environ, seront moindres cette année.
Vers de nouveaux clients
Avec une récolte établie à 43000 tonnes l’année dernière, le disponible en début de campagne était d’environ 76000 tonnes pour les producteurs français, les prévisions faisant état de stocks faibles pour la fin de la campagne, autour de 15000 à 20000 tonnes seulement. Les principaux enseignements tirés par la filière sur cette année extraordinaire portent sur l’approche de nouveaux clients qui ne s’étaient jusqu’ici jamais posés la question de l’origine des pruneaux et achetaient systématiquement en Californie.
« Compte tenu du réchauffement climatique et des accidents qui surviennent dans les vergers, les clients du pruneau pensent de plus en plus à diversifier leurs approvisionnements pour les sécuriser», analyse Christian Amblard, directeur du comité économique du pruneau. La concurrence sud-américaine risque toutefois de se révéler plus coriace cette année, 50000 tonnes devraient être récoltées cette année au Chili.
Reste maintenant à faire valoir l’excellence des pruneaux français, protégés par une IGP, et profiter de cette ouverture exceptionnelle pour s’installer durablement à l’export afin de grignoter des parts de marchés aux Californiens. En parvenant à convaincre les consommateurs que si le pruneau français est plus cher que ses concurrents, il est aussi bien meilleur.