Protectionnisme et élection
Après le Brexit, l’élection de D. Trump aux États-Unis marque la montée du protectionnisme dans le monde. « Un protectionnisme accru de la part des États-Unis, via la mise en place de barrières tarifaires et l’augmentation de droits de douane, fragiliserait le marché agroalimentaire français dans la mesure où les performances commerciales françaises reposent sur un nombre limité de produits et de pays », a réagi l’Ania sur son site Internet par la voix de son directeur économie Stéphane Dahmani. Et de donner quelques chiffres clés : près de 9 % des exportations agroalimentaires françaises sont à destination des États-Unis sur les neuf premiers mois de l’année 2016 (en hausse de 9 % par rapport à l’année précédente), la France est le 4e fournisseur mondial de produits agroalimentaires pour le marché américain, notre solde commercial avec les États-Unis est excédentaire de 6 milliards d’euros. L’Ania se rassure toutefois en se disant que « l’impact devrait rester limité », évoquant la qualité des produits agroalimentaires français et leur demande élevée, et en appelant « les autorités françaises » à maintenir une grande vigilance sur les risques et les opportunités des accords de libre-échange. Mais que penseront les autorités françaises des accords de libre-échange après mai 2017 ? Les questions de protectionnisme prennent déjà beaucoup de place dans la campagne présidentielle. Avant le 1er tour des primaires de la Droite, seul Alain Juppé s’est résolument affiché à contre-courant en déclarant que le protectionnisme est « un danger pour l’économie mondiale » sur les ondes de France Inter. À l’inverse, Nicolas Sarkozy mettait en avant un Buy European Act et l’instauration d’une taxe carbone à l’entrée du territoire européen. François Fillon, lui, défend l’idée de la préférence communautaire pour la Pac, veut soutenir les circuits directs de vente du producteur au consommateur, tout en s’engageant à mettre un terme aux sanctions contre la Russie. Le protectionnisme sera encore au cœur du débat entre le candidat élu au second tour et les autres candidats à la présidentielle.