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Promenade aux Halles centrales de Paris (2)

La suite de notre « promenade dans le temps aux Halles Centrales de Paris » nous emmène sous l’Ancien Régime . Où l’on se rend compte que le peuple de Paris est déjà turbulent et que les marchands des Halles constituent le fer de lance de l’agitation sociale. Les grossistes de l’époque vont jusqu’à mettre un bourreau au supplice ou porter le favori des Dames du quartier à la tête de la cure de Sainte-Eustache. Autres temps, autres mœurs…

Sous l’Ancien Régime, il existait trois piloris dans Paris : celui du Roi, celui de l’Abbé de Saint-Germain des Prés et le pilori de l’Abbé de Sainte-Geneviève. Aux Halles se trouvait le pilori du Roi. C’était le plus célèbre. Il n’est pas dans nos intentions de relater en ces lignes les exécutions de grands personnages de l’histoire qui trouvèrent une triste fin aux Halles devant la foule des marchands et acheteurs. On sait également qu’à côté du pilori se dressait la croix de pierre, où les débiteurs insolvables venaient faire leur confession publique et recevaient le bonnet vert des mains du bourreau. C’est en 1786 que disparurent pilori et croix de pierre.

Ces lieux étant particulièrement fréquentés et le bon peuple de Paris étant d’ailleurs réputé pour sa turbulence, les soldats du roi et la police des marchands durent fréquemment intervenir lors des exécutions, voulant éviter des émeutes. C’est ainsi qu’en 1515, tandis qu’un bourreau procédait à l’exécution d’un seigneur, les spectateurs remarquèrent que l’exécuteur suppliciait dans des conditions déplorables. On lui en fit la remarque à haute voix – il répondit sans doute par des injures. Aussi la foule se rua sur le bourreau pour le mettre en pièces. Celui-ci, pris de peur, s’enferma dans le souterrain du pilori, auquel les exaltés mirent le feu. Le bourreau périt étouffé.

Au milieu du xviii e siècle, les Dames de la Halle envoyèrent une députation à la Reine pour protester contre la nomination, par l’Archevêché, du curé de Sainte-Eustache. Ces femmes désiraient comme curé le propre neveu de l’abbé Merlin, décédé. Les documents de l’époque nous rapportent qu’elles déclarèrent à la Reine : « C’est Merlin qu’il nous faut comme curé, car les Merlin sont curés de Sainte-Eustache de père en fils » (sic). L’agitation faite au sujet de l’occupation de ce siège dura plus d’une semaine et eut des conséquences désastreuses pour le marché aux Halles : beaucoup de marchands se refusèrent à occuper leur étal tant qu’ils n’auraient pas obtenu satisfaction.

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