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Produits laitiers industriels: l’Ouest en quête de stratégie

Directement touchées par la baisse des prix d’intervention, les entreprises laitières du grand Ouest réfléchissent à leur avenir. Et à d’éventuelles restructurations.

Pour aider les entreprises positionnées dans les produits laitiers industriels à adapter leurs outils, les interprofessions laitières du Grand Ouest (CIL en Bretagne Pays de la Loire, Cirlait en Basse Normandie et Criel en Poitou Charente) ont mené une réflexion prospective dont les premiers résultats ont été présentés à Rennes (Ille-et-Vilaine), vendredi dernier. Elle s’inscrit dans un contexte bien spécifique : les réformes de la PAC et de l’OCM lait entamées en juin 2003. Elles prévoient « la baisse des prix d’intervention beurre/poudre entre 2004 et 2007», note en préambule l’étude réalisée par le cabinet Sofra. Or « le grand Ouest qui produit 65% de la poudre de lait nationale, 68% du beurre et 82% des caséînes est particulièrement concerné», estime-t-elle.

De septembre 2005 à aujourd’hui, les enquêteurs du consultant ont rencontré les 27 entreprises qui évoluent dans ce secteur (39 sites industriels). En produits gras (268 000 tonnes), 60% d’entre elles estiment rentable leur activité, 40% s’estiment exposées. En produits secs (934 000 tonnes), la moitié se satisfait de ses positions, 27% se disent exposées et les autres considèrent les produits industriels comme des coproduits.

Les bassins laitiers du nord de l’Europe ont entamé la restructuration de leur appareil de production dès les années 1970, selon l’analyste Bruno Rouyer (Ubifrance, ex-CFCE). Contrairement à la France qui n’y songe que depuis 2003. « Compte tenu du poids du hard discount dans le Nord de l’Europe, les gammes de produits laitiers sont nettement inférieures à celles des industriels français», relève-t-il.

Regroupements entre sites

Le travail effectué par les interprofessions du Grand Ouest a pour but de susciter la restructuration parmi les opérateurs. « Il y a intérêt à une vision stratégique commune, par exemple par la mise en commun de moyens de commercialisation sur pays tiers ou marchés lointains (…)», propose Louis Guillemant, p-dg de Sofra. Au vu de cette réflexion industrielle stratégique, les interprofessions plaident pour que les opérateurs développent leurs investissements de R & D ou évoquent des accords de coopération commerciale pouvant déboucher sur des accords de coopération industrielle. Sur les 27 entreprises du départ, 25 restent à ce niveau.

Les responsables interprofessionnels rejettent l’idée d’un secteur en surcapacités, « mais il y a matière à des regroupements entre les sites», estime Marcel Denieul, président du CIL Bretagne Pays de la Loire. La balle est désormais dans le camp des opérateurs.

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