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Produits laitiers : Danone dévoile son programme Linus

En partenariat avec Bleu Blanc Coeur, Danone agit à la source en améliorant l'alimentation des vaches en oméga 3, avec des effets surprenants sur la production.

Danone s'intéresse à la santé de ses acheteurs, mais aussi de ses vaches avec son programme Linus. Depuis 4 ans, le groupe teste à grande échelle une supplémentation de la ration alimentaire des troupeaux à base de graines de lin. Ce complément naturel, riche en oméga 3, améliore la santé de l'animal, réduit le recours aux soins et permet un gain de production de lait de l'ordre de 6 à 10%. En exagérant un peu, on peut même voir dans le lin une solution à l'effet de serre, puisqu'il permet de réduire les émissions de méthane, dont les vaches sont coutumières. Pour autant, Danone ne perd pas de vue ses consommateurs, en leur proposant par ce biais des produits laitiers enrichis en oméga 3, et avec un rapport oméga 3/ oméga 6 plus proche des recommandations nutritionnelles. Pour l'instant, seule la marque Jockey met en avant cette composition améliorée (LM du 13 juin), mais Danone n'exclut pas de l'étendre. Linus concerne la Normandie et l'usine de Ferrières, soit 180 M l de lait sur les 300 de la zone. Au niveau national, Danone collecte un milliard de litres chaque année. Le programme s'appuie sur un partenariat exclusif avec l'association Bleu Blanc Coeur jusqu'en 2009 (recherche, affichage sur l'emballage) et nécessite de convaincre chaque éleveur, un travail coûteux en temps mais neutre sur le plan financier pour l'exploitation. « Nourrir les vaches avec du lin représente un surcoût de 15 à 30 centimes par animal et par jour, ce qui est rentabilisé par le gain zootechnique » assure Jean-Pierre Pasquet, co-président de Bleu Blanc Coeur.

Jockey chute de 5% depuis plusieurs années

À l'usine de Ferrières, 60% du lait est enrichi naturellement en oméga 3, un pourcentage suffisant pour garder ses qualités avant d'être mis en commun avec du lait standard dans les tanks. Toutes les productions de l'usine normande sont donc réalisées avec ce lait enrichi, sans forcément l'afficher. En amont, il a fallu organiser la filière d'approvisionnement en lin, assuré en partie par Valorex (graines extrudées). « Nous réfléchissons aussi à d'autres sources d'oméga 3, comme la luzerne » précise Nicolas Riom, pdg de Danone France, qui a fait le point sur les différentes démarches amont du groupe. Aujourd'hui, Linus représente 18% du lait collecté par l'entreprise dans l'hexagone. Le bio (marque Les 2 Vaches) pèse 2 à 3 millions de litres, et l'agriculture raisonnée implique 350 des 4 000 producteurs livrant à Danone (avec un avenir conditionné par les travaux du Grenelle de l'Environnement). Pour le pdg, Linus traduit une nouvelle dimension dans la stratégie d'approvisionnement, tout en développant une approche sociale et environnementale. Dans ce contexte, le choix de Jockey n'a pas été tout à fait innocent. La marque, dont les volumes reculent chaque année de 5%, va tenter de se stabiliser grâce à la nouvelle initiative du groupe.

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