Prix du lait : vers un autre système de fixation
Un accord sur le prix du lait est intervenu entre les éleveurs et la direction d'Entremont, lors d'une réunion hier à Rennes. Les producteurs ont « obtenu la hausse de 49 euros (pour 1 000 litres) qu'ils réclamaient pour juillet, août et septembre, ce qui était un préalable », a déclaré le président de la FRSEA Ouest Joël Limouzin, en appelant à la fin du blocage complet des usines bretonnes du groupe fromager. Des négociations vont pouvoir s'engager « pour mettre en place un système de fixation des prix du lait plus réactif », ainsi que le souhaitait l'industriel, a ajouté le responsable agricole. Le p-dg d'Entremont Christian Mazurais s'est félicité, à l'issue de la réunion, d'un accord « tout à fait constructif », obtenu dans un climat « serein et responsable » (sic), qui va donner « une plus grande réactivité » à l'entreprise. Les producteurs laitiers et Entremont ont convenu de discuter dès septembre d'un dispositif tenant compte « du niveau de prix et du contexte international » pour fixer le prix du lait au 4 e trimestre, selon Limouzin. L'objectif est de permettre à « l'ensemble des entreprises, quel que soit leur type de produits, d'avoir cette réactivité », a-t-il ajouté.
« Erreur grotesque »
Pour la suite, des négociations interprofessionnelles s'engageront, à une date et selon un calendrier qui n'ont pas été arrêtés, pour mettre en place un système de contractualisation des prix. Cela sous le regard bienveillant de Michel Barnier. Le ministre a confirmé, lors d'un entretien mercredi avec les syndicats agricoles majoritaires, sa volonté d'aider le Cniel à « trouver les nouveaux outils de pilotage ». Pour lui, « deux problématiques importantes du secteur laitier » sont à régler : la question des indicateurs utilisés pour définir le niveau de rémunération des éleveurs et celle de la contractualisation entre les producteurs et leurs collecteurs.
A sa sortie de la rue de Varenne, Jean-Michel Lemétayer a estimé que « le gouvernement, par la voix de la DGCCRF, a fait une erreur grotesque » en autorisant la dérégulation et l'a invité à « préciser à nouveau sa position sur les règles de la concurrence ».