Prix de la pomme de terre : relativiser la hausse
Les prix de la pomme de terre défraient la chronique et l’on s’interroge sur l’intérêt inhabituel des médias pour ce produit qui n’en avait pas suscité autant lorsque les cours s’effondraient lors des campagnes 2002-2003 ou 2004-2005. On connaît l’extrême volatilité des cours de la pomme de terre généralement liée à l’instabilité de cette production. Une légère variation en baisse ou en hausse de la récolte se traduit par des fluctuations de prix parfois importantes. En ce qui concerne la campagne actuelle, la production a baissé de 8 % en France pour raisons climatiques alors que nos voisins communautaires ont enregistré des baisses de tonnages atteignant 21 % en Allemagne, 16 % en Belgique et aux Pays-Bas. D’où demande accrue de la part de nos voisins en pommes de terre françaises. Et réaction haussière du marché libre soumis à la loi de l’offre et de la demande. Cependant, le marché de la pomme de terre est fortement contractualisé (environ 60 % de la récolte pour les tubercules destinés à la transformation) à prix fixe avant la récolte ce qui amortit l’effet des fluctuations importantes des prix, dans un sens ou dans l’autre. Nous avions largement évoqué ce dossier à l’occasion du récent congrès de l’UNPT en soulignant le souhait des producteurs de voir leur contrat revalorisé. Mc Cain a déjà répondu favorablement à cet appel en annonçant la revalorisation de 15 % de ses contrats pour la prochaine campagne. L’UNPT souligne que la hausse actuelle du marché libre ne devrait se répercuter que partiellement au niveau des consommateurs, puisque le prix de la pomme de terre n’intervient que pour 15 ou 20 % dans le prix du produit fini (frites, flocons, etc.).