Primeurs bordelais : le millésime s’annonce « difficile »
Les premières dégustations des vins primeurs bordelais laissent présager selon les professionnels un millésime « difficile » après l’exceptionnelle année 2005, qui récompensera les producteurs ayant réalisé un vrai travail de vinification. « Alors que 2005 était un millésime ‘ chaise longue ’ où il était facile de faire du bon vin grâce à un climat idéal, 2006 est un millésime de vigneron, qui favorise ceux qui ont bien travaillé leurs raisins en juillet », commentait lundi Jean-Christophe Mau, gérant de Château Brown, un Pessac-Léognan. Selon cet expert, le millésime 2006 a pâti de mauvaises conditions climatiques -beaucoup de pluie fin août, suivie de grosses chaleurs puis à nouveau de la pluie-, affectant surtout les rouges. « On a sauvé les cabernets, moins sujets au stress hydrique, mais vous dire qu’on va faire des vins aussi bons qu’en 2005, ce serait vous mentir. Ca ne va pas être un très grand millésime, j’ai peur que 2006 soit un peu comme 1997 », une année très hétérogène due à un climat tourmenté, détaille M. Mau.
Selon plusieurs professionnels, le millésime 2006 risque de se commercialiser difficilement, toujours à cause de 2005 : les acheteurs, qui avaient payé au prix fort le millésime précédent, ont encore beaucoup de stocks à écouler. Et ils préfèrent miser sur une valeur sûre. Les prix, qui avaient flambé en moyenne de 70 % pour 2005 par rapport au millésime 2004, selon M. Mau, devraient donc revenir à des niveaux plus raisonnables, même si la trentaine de prestigieux grands crus classés va tenter de maintenir la barre élevée.