Prêts pour la robotisation ?
Dans les années 70, alimenté par les films de sciences fictions, l'imaginaire populaire voyait l'an 2000 comme un monde peuplé de machines volantes, où le robot aurait remplacé l'homme dans de nombreuses entreprises. 45 ans plus tard, la révolution numérique a eu lieu et la robotisation prend doucement son envol, notre quotidien étant encore loin d'être cerné d'humanoïdes inquiétants. Pourtant certains experts affirment que nous sommes à la veille d'une nouvelle révolution technologique. Selon une récente étude de Roland Berger, les automates supprimeraient 3 millions d'emplois en France d'ici à 2025. 20 % des tâches pourraient être automatisées. « La robotisation pourrait être aux cols blancs ce que la mondialisation fut aux cols bleus », déclarait Hakim El Karoui, associé au cabinet Roland Berger, lors de la diffusion de l'étude. Si la perspective semble un peu excessive, certains signes vont dans ce sens. Le prix des robots, longtemps un frein à leur développement, ne serait bientôt plus un problème. Selon le cabinet Boston Consulting Group, le coût global d'un robot industriel devrait chuter de 22 % d'ici à 2025, passant à 103000 $ contre 182000 en 2005. Et dans l'intervalle, leur efficacité devrait progresser de 5 % par an. L'occasion pour la France de combler son retard en la matière. Selon le Syndicat des machines et technologies de production (Symop), le parc français de machines-outils serait en moyenne âgé de 19 ans et compterait moins de 40000 robots contre 162000 en Allemagne. L'enjeu est important pour l'agroalimentaire, encore peu équipé si l'on excepte certaines tâches en fin de ligne ou le process de certains grands groupes, de boissons notamment. Au prochain CFIA, des fournisseurs présenteront de nouvelles offres de robotisation ou cobotisation, permettant de remplacer, mais surtout de faciliter les tâches les plus pénibles en usine et d'accroître la compétitivité. Un investissement à ne pas négliger, sous oublier d'accompagner le personnel en matière de formation, alors que l'agroalimentaire peine à recruter. D'autant plus que des aides financières existent. Alors, prêts pour la robotisation ?