Présidence française : des ambitions déçues
«Nous avons rempli notre contrat pour la présidence française : par un accord sur le bilan de santé de la Pac qui n’est pas le projet initial de la Commission et par des conclusions sur la Pac du futur largement partagées », se félicitait Michel Barnier, intervenant le 17 décembre devant l’assemblée permanente des chambres d’agriculture. Si le ministre de l’agriculture dresse un bilan plutôt positif de son action, du côté de l’Elysée le dossier agricole ne semble pas devoir faire partie des souvenirs marquants de la présidence française de l’UE qui prend fin aujourd’hui. Présentant son propre bilan devant les députés européens, le 16 décembre dernier, Nicolas Sarkozy n’a pas dit un mot sur l’agriculture préférant évoquer la crise géorgienne, la crise financière, l’Union pour la Méditerranée ou encore le paquet énergie-climat.
Pourtant, devant les mêmes députés, le 10 juillet dernier, le président de la république avait cité la question agricole au 4e rang des priorités de son mandat européen. Il pensait alors qu’entre le « bilan de santé de la Pac et les arbitrages financiers, on pourrait se mettre d’accord sur des concepts comme la suffisance alimentaire pour l’Europe et la sécurité alimentaire pour l’Europe ». Face à l’opposition du Royaume-Uni, de la Suède et de la Lettonie, la France a finalement dû revoir ses ambitions à la baisse ne parvenant qu’à présenter « des conclusions de la présidence » sur l’après 2013. Dans le texte il est surtout question d’inscrire la Pac dans une vision plus large intégrant le développement durable, la compétitivité et les équilibres alimentaires mondiaux... Les termes de « préférence communautaire » et de « stabilisation des marchés »ont disparu.
TVA à 5,5% reportée à mars
En juillet dernier, Nicolas Sarkozy avait également affirmé vouloir obtenir d’ici la fin de l’année la possibilité de ramener la TVA à 5,5 % dans la restauration. Promesse non tenue. Visiblement agacé par le sujet, le président a expliqué mi-décembre qu’il avait décidé de ne plus en parler avec Angela Merkel jusqu’à mars prochain où une décision devrait être prise (sous présidence tchèque).