Premières nécessités
Dans le long catalogue des mesures annoncées jeudi dernier pour doper une économie française frappée par la récession, plusieurs visent à relancer des industries frappées par la crise comme le bâtiment ou l’automobile, à grands coups d’investissement publics ou de primes à la casse. Aucune ne concerne spécifiquement l’agriculture ou l’agroalimentaire, qui pourront éventuellement y avoir recours à la marge : le complément apporté au plan de financement des PME qui vise notamment à augmenter les interventions à destination des artisans et des activités de proximité ; les mesures relatives au crédit d’impôt ou à la TVA ; l’augmentation du taux d’avance versé aux fournisseurs des marchés publics. Faut-il s’offusquer que l’agriculture française -indéniablement en crise, notamment du fait de l’effondrement du cours des matières premières-, et l’agroalimentaire, premier secteur industriel français, ne bénéficient pas de mesures de soutien ? Peut-être pas. Mais le plan présenté jeudi appelle néanmoins quelques réflexions. D’abord que l’on aurait aimé entendre les mêmes qui vilipendaient il y a quinze jours les subventions accordées à l’activité agricole s’indigner que l’on subventionne des activités indéniablement moins contributives à l’environnement et à l’aménagement du territoire. Ensuite que les arbitrages -tout à fait légitimes- en faveur des plus pauvres, semblent s’exercer prioritairement en faveur d’activités autres que celles des produits de première nécessité. L’accessibilité des produits agricoles ou alimentaires paraît dans ce contexte relever surtout de la générosité des particuliers, des industriels ou des distributeurs, qui ne ménagent pas leurs efforts dans ce domaine (nous y reviendrons dans notre prochaine édition). Ils le font sans éclat. C’est tout à leur honneur.