Premier bilan détaillé de la vente des spiritueux en CHR
Toutes les personnalités du monde des spiritueux étaient présentes après l’assemblée générale de la Fédération Française des Spiritueux (FFS) pour la présentation des résultats de l’étude Gira Foodservice. Une première étude des spiritueux en Cafés Hôtels Restaurants (CHR) et leur évolution entre 2000 et 2007 dont la méthode non explicitée mais basée en partie sur la quête d’informations auprès de 4 500 établissements a été validée et garantie par la fédération et par son nouveau président Pierre Coppere, p-dg de Pernod. « Le CHR est un circuit important en termes de débouchés bien sûr mais également de sociabilité et de vitrine. Depuis janvier 2008, on entend parler de baisse significative et lorsque les vents sont contraires, il est important de réaffirmer le partenariat entre les spiritueux et les CHR ». Il ressort donc de cette étude que le off-trade (GMS) concentre 83,5 % des ventes de spiritueux, le on-trade 16,5 %, une répartition relativement stable mais avec une plus forte progression des ventes en food (5 %) qu’en CHR (2 %). Le Hard Discount (13,5 % des ventes, en hausse de 27 %) et le cash & carry (8,5 % à + 21 %) montent en puissance tandis que les ventes en GD qui représentent encore 64,5 % sont en baisse. Depuis sept ans, le paysage des CHR est en pleine mutation : la représentation de certains secteurs chute : les débits de boissons, notamment en secteur rural et en banlieue, les cafés sans restauration, les discothèques et l’hôtellerie au profit des restaurants traditionnels et à thème, des cafés-restaurants et des bars modernes. La demande de spiritueux est encore dominée par les débits de boissons qui pèsent près d’un tiers de la consommation de spiritueux et par les établissements de nuit (discothèques, cabarets et bowlings) avec 23 % de parts de marché (13,8 Ml).
Consommation en recul
Dans ce cadre, la consommation des boissons alcoolisées (1,85 Md l en 2000, 1,45 Md l en 2007 dont 60 Ml pour les spiritueux), a fortement reculé à un rythme annuel de 3,5 %, les bières se maintenant à 41,5 % de parts de marché, les spiritueux à 4 %, les vins à 54 %, les apéritifs d’origine à 0,5 %. Comme en GD, whiskies et anisés tiennent le haut du pavé avec respectivement 30,6 % (18,4 Ml) et 24,1 % (14,5 Ml) de parts de marché dans la consommation des spiritueux. Whiskies, alcools blancs, rhums et liqueurs modernes se révèlent les principales locomotives tandis qu’anisés et gentianes ne cessent de décliner tout comme la catégorie cognac, calvados et eaux de vie de par leur positionnement traditionnel en digestif.
En revanche, rhums blancs, amers bruns et whiskies américains enregistrent de belles progressions sur des niches encore étroites et la dynamique vodka, dont la part de marché avoisine désormais les 10 %, affiche près de 6 Ml consommés. Des chiffres qui risquent d’être menacés par les réflexions dans les tuyaux gouvernementaux : la suppression des « happy hours », des open-bars, l’interdiction de ventes d’alcool dans les stations-services ou en bouteille dans les circuits Nuit. Autant de mesures que réfute Pierre Copperé qui rappelle, en revanche, que la fédération et les entreprises sont prêtes à soutenir et accompagner le gouvernement dans l’interdiction de la vente d’alcool aux moins de 18 ans.