Ports : Anvers toujours plus lié à la Chine
Placé au centre de la grande zone géographique allant du Havre à Hambourg, le port d’Anvers profite de sa position privilégiée pour se placer au second rang des ports européens. Son accès via la rivière Scheldt lui permet de recevoir des bateaux de taille importante (super post panamax et porte containers de 10 000 TEU). Les travaux prévus de creusement de la rivière devraient de plus le rendre indépendant des marées dès l’an prochain. Installé non sur le port mais dans les terres, il profite aussi de son avantage pour approcher les marchandises des marchés. Marchés belges mais aussi marchés européens en raison de ses accès fluviaux, routiers et ferroviaires.
« Friendship port agreement » avec Ningbo
Durant le premier semestre 2008, le port d’Anvers a connu une augmentation de 8,1 % de ses trafics (+7,2 millions de tonnes à 96 millions de tonnes), avec une pointe en mai, le meilleur mois qu’ait jamais connu le port. Les importations gagnent un peu plus que les exportations, mais les deux flux sont en croissance (8,3 % et 7,9 %). Le trafic des containers maintient une forte hausse avec +12 % en poids (52,2 Mt) et +10,4 % en TEU (4,4 M TEU). Le volume géré par le dock « Deurganck » a crû de 39 %, cette nouvelle extension du port, fonctionnelle depuis 2005, tire donc particulièrement la croissance du port car sa capacité annuelle avoisine les 7 millions de TEU. Anvers a également profité d’un détournement du trafic auparavant traité au Havre. Le volume des produits vracs passés par Anvers a progressé de 9,2 % au premier semestre, notamment grâce au vrac solide (+18%), même si les vracs liquides augmentent encore (+3,6%).
Second port d’Europe en volume, Anvers a développé des relations privilégiées avec le second port Chinois (Ningbo) avec la signature cet été d’un accord portuaire (friendship port agreement) qui vient compléter l’accord déjà signé avec Shanghai, lors d’une quinzaine de promotion du port en Chine (Shanghai, Ningbo, Tianjin et Pékin). Indépendamment du prochain creusement de la rivière Scheldt, le port d’Anvers est en effet assez profond pour recevoir les plus gros porte containers (jusqu’à 10 000 TEU) et sa position géographique conforte son intérêt pour les exportateurs chinois.
Le creusement de la Scheldt s’inscrit dans les investissements programmés par l’autorité portuaire. Avec l’accord du parlement néerlandais début juillet, cet important projet progresse donc, les Flandres Belges et les Pays Bas s’engageant à échanger toutes les informations sur l’impact de ces travaux sur le développement durable du port et de son environnement. Le démarrage du creusement dans la partie belge a démarré le 20 décembre 2007, les Pays-Bas devraient donc suivre sous peu. L’objectif est de sécuriser la navigation des bateaux d’un tirant d’eau de 13,10 mètres, indépendamment des marées et cela dès 2009. Les autorités portuaires souhaitent aussi inscrire les aspects environnementaux dans ces projets d’aménagement de l’estuaire de la Scheldt : protection face aux marées et conservation de la nature.